ONU : Quelque 200 Rohingyas qui dérivaient en mer secourus en Indonésie

Quelque 232 Rohingyas sont parvenus sains et saufs sur les côtes du nord-ouest de l'Indonésie au cours des derniers jours, après avoir entrepris, il y a plusieurs semaines, un voyage risqué en mer pour fuir les camps de réfugiés exigus du Bangladesh, a indiqué, mardi, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Le HCR a indiqué que des pêcheurs indonésiens et les autorités locales ont secouru et évacué deux groupes de Rohingyas, dont 58 dimanche et 174 lundi. La majorité des personnes secourues étaient des femmes et des enfants.

"Le HCR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, est soulagé par le sauvetage de plus de 200 personnes désespérées ramenées à terre, dans le nord-ouest de l'Indonésie, ces derniers jours. Beaucoup d'entre elles auraient été à la dérive pendant au moins un mois, sans aucune aide, avant d'être secourues", a indiqué le HCR dans une déclaration écrite.

"Nous saluons cet acte d'humanité de la part des communautés locales et des autorités en Indonésie", a déclaré Ann Maymann, représentante du HCR en Indonésie.

Le HCR a indiqué, citant des Rohingyas secourus, que 26 personnes sont mortes durant le long voyage en raison des conditions désastreuses qui régnaient à bord.

Les survivants sont épuisés et déshydratés après un mois de dérive dans les mers de la région, ajoute la déclaration.

Le HCR a précisé que, conjointement avec les autorités locales et le personnel des partenaires humanitaires, il apportait son aide aux personnes secourues, car beaucoup d'entre elles ont besoin de soins médicaux d'urgence pour stabiliser leur état.

Pourquoi les Rohingyas entreprennent-ils un voyage périlleux ?

Dans des entretiens avec l'Agence Anadolu, des réfugiés Rohingyas vivant dans des tentes de fortune insalubres au Bangladesh ont déclaré que c'est principalement la frustration qui les pousse à entreprendre de tels voyages au péril de leur vie.

"Nous sommes ici considérés comme des ressortissants du Myanmar déplacés de force, sans aucun statut de réfugié. Nos enfants grandissent sans bénéficier d'une éducation appropriée. Dans cet environnement restreint au Bangladesh, nous avons peur de devenir à brève échéance une "génération perdue"", a déclaré Amir Ali, un jeune homme instruit de la communauté Rohingya.

Il a ajouté qu'il n'y a pas d'espoir de rapatriement pacifique et digne dans l'État de Rakhine au Myanmar dans un avenir proche.

Exprimant pratiquement les mêmes sentiments, d'autres Rohingyas ont également appelé les dirigeants mondiaux à assurer leur rapatriement durable avec les droits de citoyenneté que la junte militaire du Myanmar a suspendus.

"Les gangs internationaux de trafiquants d'êtres humains, avec leurs complices bangladais, nous ciblent fréquemment et nous incitent à nous déplacer illégalement vers un pays tiers en profitant de notre vulnérabilité", a déclaré à l'Agence Anadolu un responsable de la communauté Rohingya qui a requis l'anonymat.

Selon le HCR, plus de 2 000 personnes auraient entrepris des voyages risqués en mer d'Andaman et dans le golfe du Bengale cette année et près de 200 auraient trouvé la mort.

Le HCR a également déclaré avoir reçu des informations non confirmées selon lesquelles une autre embarcation avec quelque 180 personnes à son bord est toujours portée disparue, et que tous ses occupants seraient morts.

"L'Indonésie a contribué à sauver quatre bateaux transportant 472 personnes au cours des six dernières semaines, faisant ainsi montre de son engagement et de son respect des principes humanitaires fondamentaux concernant les personnes confrontées à la persécution et aux conflits", indique la déclaration du HCR.

Le Bangladesh accueille actuellement plus de 1,2 million de Rohingyas, dans 33 camps exigus dans le district frontalier de Cox's Bazar, dans le sud du pays, la plupart d'entre eux ayant fui la brutale répression militaire qui a sévi au Myanmar en 2017.

Source: AA

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