Le juge d’instruction au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis, lundi, un mandat de dépôt contre l’ancien ministre de l’Intérieur et dirigeant au mouvement Ennahdha, Ali Larayedh, au sujet du dossier "de l'expédition des jeunes vers les foyers de tension et de terrorisme", ont rapporté des médias tunisiens.
Il est à noter que Larayedh a été traduit devant le juge en état d’arrestation en septembre dernier. L'instruction de ce dossier a commencé suite à une plainte déposée auprès de la justice militaire par l'ancienne parlementaire, Fatma Mseddi (Nidaa Tounes), en décembre 2021, avant que cette affaire ne soit transmise au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, en raison de la présence de civils parmi les accusés.
Commentant cette décision, Larayedh a souligné, lors d'une conférence de presse, au siège du mouvement d'obédience islamique à Tunis, sa confiance en la magistrature impartiale, qui selon lui, lui rendra justice ainsi qu'à Ennahdha, son président, et tous ses cadres, qui ont été injustement impliqués dans ce dossier."
"Le mouvement est, non seulement, innocent de ce dossier, mais a en outre pris toutes les mesures pour lutter contre ce phénomène (envoi vers des foyers de tension en dehors du pays)", a-t-il ajouté.
Et Larayedh de poursuivre, "lorsque j'étais ministre de l'Intérieur (de décembre 2011 à mars 2013), c'est moi qui ai désigné "Ansar al-Charia" comme organisation terroriste depuis 2012 et préparé un plan pour y faire face."
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saïed a entrepris d'imposer des mesures d'exception, notamment la destitution du gouvernement et la nomination d’un nouvel exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets, l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum le 25 juillet dernier et la tenue d'élections législatives anticipées le 17 décembre.