Le chef d'Etat tunisien Kaïs Saïed s'est réuni, lundi, avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden au palais de Carthage. La réunion est revenue sur nombre de questions, den particulier le premier tour des élections législatives, où des membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) seront élus.
Le Président de la république a évoqué la réaction de certaines parties, qui n’ont trouvé, selon lui, autre chose que de se focaliser sur le taux de participation aux élections, dans le but de "mettre en doute la représentativité de la future Assemblée". Ces résultats doivent, d'après le chef d'Etat, se mesurer pendant le 1er et 2e tour.
L'Instance supérieure indépendante pour les élections en Tunisie (ISIE) avait annoncé, lundi soir, que le taux de participation aux élections législatives anticipées s'est élevé à 11,22%.
Lors d'une conférence de presse tenue à Tunis, le président de l'ISIE, Farouk Bouasker, a déclaré que 1 025 418 électeurs ont participé au premier tour des élections législatives (chiffre officiel) après achèvement des opérations de dépouillement, soit 11,22% du total des électeurs.
Selon les opposants de Saïed dont le président du Front du Salut national, Néjib Chebbi, ces résultats révèlent "la déception sans précédent des Tunisiens du Président, Kaïs Saïed". De son côté, le département d'Etat américain a déclaré, lundi, que le faible taux de participation des Tunisiens aux élections législatives "reflète la nécessité d'élargir le champ de la participation politique" dans le pays.
Néanmoins, d'après le chef de l'Etat tunisien, le fait de juger la transparence des législatives en se basant uniquement sur des chiffres préliminaires du premier tour "est semblable à l'annonce des résultats d'un match de football à la première mi-temps".
Il est à rappeler que, pour plusieurs partis tunisiens, le faible taux de participation aux élections législatives reflète le rejet populaire de la politique du Président du pays, Kais Saïed, et ont appelé à une présidentielle anticipée.
Ces élections sont le dernier épisode d'une série de mesures d'exception que Kais Saïed a entrepris d'imposer le 25 juillet 2021, et qui ont été précédées par la dissolution du Parlement et du Conseil supérieur de la magistrature, la promulgation de lois par décrets présidentiels, et l'adoption d'une nouvelle Constitution par voie de référendum le 25 juillet 2022.
Certaines forces politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme une "consécration du pouvoir individuel absolu", tandis que d'autres forces y voient une "correction du cours de la révolution de 2011", qui avait renversé le régime du président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Source : AA