Le « Mouvement du 25 juillet », qui soutient le président tunisien Kaïs Saïed, a appelé les Tunisiens à participer massivement aux élections législatives anticipées prévues samedi 17 décembre.
Ces législatives interviennent alors que le pays est en proie à une crise politique depuis environ un an et une demi.
A quatre jours du scrutin, le coordinateur général du Mouvement du 25 juillet, Fathi Hakimi, a déclaré lors d'une conférence de presse à Tunis : « Nous appelons les Tunisiens à se rendre massivement aux urnes le 17 décembre pour choisir leurs représentants dans le Parlement ».
Et Hakimi d’ajouter: « Nous aspirons à faire couronner de succès le processus électoral et à donner au monde l'image que la Tunisie est une démocratie, en dépit des campagnes de diabolisation et des communiqués émis par les parties déchues à la suite du processus du 25 juillet ».
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Kaïs Saïed a imposé des mesures d'exception, notamment la destitution du gouvernement, la nomination d'un nouvel exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum le 25 juillet 2022 et la convocation d'élections législatives anticipées, le 17 décembre prochain.
Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l'État « d'un péril imminent », mettant l'accent sur la préservation des droits et des libertés.
Plusieurs forces politiques et sociales tunisiennes, rejettent les mesures de Saïed, qu'elles considèrent comme étant « un coup d'État contre la Constitution » de 2014 et une consécration d'un pouvoir absolu et individuel, tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Concernant les élections, le coordinateur du Mouvement du 25 juillet a déclaré qu'il est question « des règles du jeu démocratique », ajoutant « que la seule option pour la Tunisie est d’aller de l’avant dans le processus électoral pour se doter d’un Parlement qui exercera sa fonction législative ».
« Le peuple aura son mot à dire, il est le seul dépositaire de la souveraineté et celui qui sera élu, verra sa responsabilité engagée », a-t-il insisté.
Dans les 161 circonscriptions électorales, 1 058 candidats, dont 120 femmes, se disputent les 161 sièges du Parlement.
Douze partis ont décidé de boycotter ces législatives à savoir : le mouvement d’obédience islamique « Ennahdha » (53 députés au Parlement dissous), « Qalb Tounes » (Au cœur de la Tunisie, 28 députés ), le « Courant démocrate » (22 députés), la « Coalition Al-Karama » (18 députés), le « Parti destourien libre » (16 députés), « Afek Tounes » (deux députés), le « Forum démocratique pour le travail et les libertés », le parti « Harak Tounes Al Irada », le parti « Al Amal », le « Parti républicain » (Al Jomhouri), le « Parti des travailleurs », et le « Pôle démocratique moderniste ».
Les candidats aux législatives sont en majorité « indépendants », auxquels s’ajoutent les partis « Pour que le peuple triomphe » (qui compte dans ses rangs des personnalités politiques ainsi que la formation politique du « Courant populaire »), le « Mouvement Echaâb » (nationaliste arabe), le « Mouvement du 25 juillet » et le « Mouvement Tunisie en avant » (gauche).