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- Le 22 Novembre 2024
L'UE ne tolérera pas d'attaques contre la mission "État de droit" de l'Union européenne au Kosovo (EULEX), a déclaré, dimanche, le chef de la politique étrangère de l'UE, alors que les tensions s'intensifient dans le nord du pays.
Une voiture de patrouille d'EULEX a été attaquée à la grenade assourdissante durant la nuit dans la ville de Rudare, un incident qui n'a pas fait de victimes ni de dégâts matériels, a indiqué la mission.
"Cette attaque, ainsi que les attaques contre les agents de la police du Kosovo, sont inacceptables", a-t-elle déclaré, ajoutant : "Nous condamnons fermement les actes violents perpétrés par des personnes armées dans le nord du Kosovo, et notamment contre la communauté internationale."
Josep Borrell a tweeté que "l'UE ne tolérera pas les attaques contre EULEX Kosovo ou le recours à des actes violents et criminels dans le nord."
"Les barricades doivent être immédiatement retirées par les groupes de Serbes du Kosovo. Le calme doit être rétabli", a-t-il déclaré, ajoutant que le personnel international continuera à coordonner son action avec les autorités du Kosovo.
Il a également exhorté tous les acteurs à éviter l'escalade.
L'OTAN a également condamné l'attaque contre la mission européenne au Kosovo.
"Toute attaque de ce type est inacceptable et les responsables doivent rendre des comptes", a déclaré Oana Lungescu, porte-parole de l'alliance, sur Twitter.
Affirmant la détermination de l'alliance à soutenir la stabilité du Kosovo, elle a appelé les responsables à éviter d'autres actions provocatrices et a exhorté les autorités kosovares à traduire les auteurs en justice.
Les autorités du Kosovo avaient signalé, samedi, que des coups de feu avaient été tirés à plusieurs endroits contre des unités de la police en fonction près des villes du nord.
"Les unités de police, en état de légitime défense, ont été contraintes de riposter avec leurs armes à feu face à des personnes/groupes criminels, qui ont pris la fuite vers une direction inconnue ... des coups de feu ont été entendus à plusieurs endroits différents", a indiqué le communiqué, qui ne fait pas état de blessés ni de dégâts matériels.
La police du Kosovo avait auparavant fermé deux postes-frontières dans le nord, à la frontière avec la Serbie.
Le Kosovo, habité majoritairement par des Albanais, s'est séparé de la Serbie en 1999 et a déclaré son indépendance en 2008. Mais la Serbie n'a pas reconnu cette indépendance et considère que son ancienne province fait partie de son territoire.
Les tensions entre les deux pays se sont exacerbées le mois dernier, lorsque le Kosovo a tenté d'obliger les membres de la communauté serbe à changer leurs anciennes plaques d'immatriculation datant d'avant 1999. Cette décision a conduit les Serbes du Kosovo à se retirer de toutes les institutions centrales et locales.
Des élections anticipées ont été annoncées dans quatre communes du nord, pour le 18 décembre, après que des représentants de la communauté serbe ont démissionné de leurs postes.
Mais le Kosovo a décidé de reporter ces élections pour des raisons de sécurité, le scrutin ayant été fixé au mois d'avril prochain.
En début de semaine, certains centres électoraux ont été vandalisés et des tirs ont été entendus dans ces zones, ce qui fait craindre une escalade.
Le président serbe Aleksandar Vucic a pour sa part déclaré, samedi, que Belgrade allait demander officiellement à la mission de maintien de la paix dirigée par l'OTAN au Kosovo le déploiement de troupes serbes sur le terrain.