Une délégation américaine a exprimé, mercredi, son soutien aux aspirations du peuple tunisien à "un gouvernement démocratique, transparent et responsable."
L'ambassade américaine a indiqué, dans un communiqué, qu'une délégation américaine conduite par le coordinateur des affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, Brett McGurk, a effectué une visite en Tunisie, mercredi.
La délégation a été reçue, mercredi soir, par le Président Saïed, auquel elle a réaffirmé "le soutien continu des Etats-Unis à l'amélioration du climat d'investissement en Tunisie, y compris sa contribution à l'initiative du Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux."
Elle a également affirmé le soutien constant de Washington au renforcement de la protection sociale en Tunisie et aux réformes fondamentales visant à renforcer la stabilité et à accroître les opportunités économiques offertes au peuple tunisien.
Le communiqué précise que les deux parties ont salué la tenue prochaine du sommet des dirigeants des Etats-Unis et de l'Afrique à Washington, du 13 au 15 décembre, avec la participation du Président Saïed.
La délégation américaine a également rencontré, mercredi, la Première ministre tunisienne Najla Bouden, le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi et la ministre des Finances Siham Boughdiri Nemsia.
La visite de la délégation américaine intervient à la veille de la tenue d'élections législatives anticipées, prévues le 17 décembre, qui constituent le dernier épisode d'une série de mesures d'exception que le président Kaïs Saïed a décidé d'imposer le 25 juillet 2021.
Washington avait auparavant appelé le président Saïed à "revenir rapidement" au respect de la Constitution et estimé que les décrets présidentiels "sapaient les institutions démocratiques indépendantes en Tunisie", accusations réfutées par les autorités tunisiennes.
La Tunisie traverse une crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Saïed a décidé de décréter des mesures d'exception, notamment la destitution du gouvernement, la nomination d'un nouvel exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets et la promulgation d'une nouvelle Constitution adoptée suite au référendum organisé le 25 juillet.
Certaines forces politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme une "consécration du pouvoir individuel absolu", tandis que d'autres y voient une "correction du cours de la révolution de 2011", qui avait renversé le régime du Président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, affirme quant à lui que l'adoption de ces mesures était "nécessaire et tout à fait légale" et que celles-ci étaient destinées à épargner à l'État un "effondrement total."