Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a déclaré que la peine de prison infligée au journaliste Khelifa Guesmi a « porté un sérieux coup à la liberté d’opinion et d’expression », qualifiant de « mascarade » les jugements rendus par la justice dans les affaires d’édition et d’opinion, a rapporté mercredi, l’agence de presse officielle Tunis Afrique Presse (TAP).
Il s’agit d’une « grave dérive » dans le traitement judiciaire des affaires relatives à la liberté de la presse, a souligné le Snjt par voie de communiqué, estimant que cette affaire représente « le dernier clou enfoncé dans le cercueil de la démocratie et le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie », rapporte la même source.
« Les multiples auditions des journalistes ces derniers mois témoignent d’une orientation vers l’incrimination du travail journalistique », a dénoncé le syndicat dans son communiqué, repris par l’agence TAP.
Le Snjt a rappelé en ce sens que le président de la République, Kaïs Saïed, n’a eu de cesse d’affirmer son refus que les journalistes soient poursuivis devant les tribunaux ou qu’ils fassent l’objet de restrictions, déplorant une contradiction totale avec la réalité des faits.
L'Unité nationale d'investigation sur les crimes terroristes avait arrêté, en mars dernier, sur la base de l'article 34 de la loi n°2015-26 du 7 août 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent, le journaliste Khelifa Guesmi, - correspondant de la radio privée locale « Mosaïque FM » à Kairouan (centre) -, pour avoir publié une information sur le démantèlement d’une cellule terroriste dans ce gouvernorat sans en révéler la source.
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le Tribunal de première instance de Tunis 1 a condamné, mardi, le journaliste en question à un an de prison pour les mêmes faits.
Source : AA