Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, mercredi à Alger, les cinq historiens qu'il a choisis pour faire partie de la commission mixte d'historiens algériens et français devant travailler sur la question de la mémoire, a indiqué un communiqué de la présidence de la République algérienne.
Selon la même source, « L'audience s'est déroulée au siège de la présidence de la République en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf et du conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi ».
Parmi les historiens algériens désignés pour faire ce travail historique figurent Mohammed El Korso, Djamel Yahyaoui et Mohamed Lahcene Zeghidi. La création de cette commission, rappelons-le, a été décidée, fin août dernier, par le président Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron, à l'occasion de la « visite d’amitié » effectuée par ce dernier en Algérie.
Cette commission sera composée équitablement d'historiens algériens et français pour travailler sur la période coloniale française en Algérie et la guerre d'indépendance, en vue de résoudre le contentieux historique qui continue d'envenimer les relations algéro-françaises.
« Ouvrons nos archives et permettons de regarder l’ensemble de cette période historique qui est déterminante pour nous : du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou avec une volonté de travail libre, historique et un accès complet à nos archives, de part et d’autre », avait plaidé Emmanuel Macron lors d'un point de presse animé conjointement avec son homologue, Abdelmadjid Tebboune, à l'occasion de ladite visite.
Selon le chef de l’État français, ce travail historique est nécessaire pour compléter « l’œuvre de reconnaissance », voulue des deux côtés de la Méditerranée. « Nous avons un passé commun qui est complexe et douloureux et il a pu parfois empêcher de regarder l’avenir. Le passé, nous ne l’avons pas choisi, nous en héritons. C’est un bloc. Il faut le regarder, le reconnaître », a-t-il soutenu.
La Déclaration d'Alger, signée par les deux chefs d'État à la fin de cette visite avait également souligné la volonté des deux parties, algérienne et française, « d’assurer une prise en charge intelligente et courageuse des problématiques liées à la mémoire, dans l’objectif d’appréhender l’avenir commun avec sérénité et de répondre aux aspirations légitimes des jeunesses des deux pays ».
Outre la question liée à l’ouverture et à la restitution des archives, cette commission mixte, selon le même document, devra aborder d’autres points du contentieux historique algéro-français, comme les essais nucléaires dans le Sahara, les disparus de la guerre de libération, la « bataille d’Alger » (1957) ou encore la restitution des restes des dépouilles mortuaires de résistants algériens conservées dans les musées en France.
Les travaux de cette commission devront faire l’objet d’évaluations régulières sur une base semestrielle, selon la Déclaration d'Alger.