Le juge près le pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M'hamed d'Alger a condamné, ce mardi, l'ancien ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi à une peine de 12 ans de prison ferme. L'ancien membre du gouvernement sous Bouteflika est jugé, avec sa femme et son fils, dans une affaire de "corruption", de "blanchiment d'argent" "d'enrichissement illicite", de "fausse déclaration", de "dissimulation de revenus issus d'actes de corruption" et "d'infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements des capitaux de et vers l'étranger".
La même juridiction a infligé à son épouse à et son fils 3 ans de prison ferme, avec confiscation de tous les avoirs et les biens saisis dans le cadre de cette affaire. Lors du procès qui s'est tenu durant la semaine dernière, le procureur de la République près le même tribunal a requis une peine de seize (16) ans de prison ferme assortie d’une amende de trois (3) millions de dinars contre l’ancien ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi.
Le représentant du parquet a demandé également sept (7) ans de prison ferme et des amendes de trois (3) millions de dinars contre les membres de la famille de l’ancien ministre. Lors du même procès, la justice a révélé les résultats de l'enquête menée concernant la famille d'Abdelkader Kadi qui possède de "luxueuses propriétés immobilières en France, et ce, sans déclarer leur source" . En plus des "biens immobiliers mal acquis", l’ancien ministre "avait reçu d’importantes sommes sur son compte bancaire au nom de sociétés étrangères, française et émiratie, sans aucune justification".
Selon le procureur, les accusés possédaient "trois appartements à Paris, mais aussi, des biens immobiliers luxueux à Alger et à Oran ainsi que des fermes à Ain Defla". L'enquête a mis la lumière aussi sur des "transferts en France vers les comptes privés de Kadi et de son épouse, dont la valeur totale s’élève à plus de 120 milles euros". Au cours de la même enquête, avait le procureur, les mis en cause étaient "dans l’incapacité de justifier ces sommes", comme "ils avaient refusé de les déclarer".
Abdelkader Kadi avait occupé plusieurs postes de responsabilité, notamment celui de wali (préfet) d’Ain Defla entre 2004 et 2010, wali de Relizane entre 2010 et 2014, ministre des Travaux publics entre 2014 et 2015 et ministre de l’Agriculture en 2015 avant de prendre ses fonctions à la tête de la wilaya (Préfecture) de Tipaza, à 50 km à l'ouest d'Alger, entre 2015 et 2016.
Pour rappel, trois premiers ministres sous le régime du président Bouteflika et une dizaine de ministres ont été poursuivis et condamnés dans plusieurs affaires dites de corruption. Ils ont tous été lourdement condamnés et leurs biens saisis.
Source : AA