Expédition de Tunisiens vers des zones de conflits: audition de Ghannouchi au pôle judiciaire antiterroriste

Mokhtar Jemaï, avocat du chef du mouvement tunisien "Ennahdha", a annoncé, lundi, que le juge d'instruction près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait commencé à auditionner le chef du mouvement, Rached Ghannouchi dans le cadre de l'affaire d'expédition des jeunes tunisiens vers les zones de conflits.

"A dix heures (heure tunisienne) le juge d'instruction près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a commencé à auditionner Ghannouchi. Il comparaît ce lundi devant le juge après que la défense a demandé, lors de la séance du 21 septembre dernier, de reporter son audition pour examen du dossier", a affirmé Jemai dans une déclaration à l'Agence Anadolu.

En septembre dernier, la justice avait reporté l'audition de Ghannouchi dans l'affaire dite "de l'expédition des jeunes tunisiens vers les zones de conflits" au 28 novembre, correspondant à ce lundi.

Les enquêtes dans cette affaire ont débuté suite à une plainte déposée par l'ancienne parlementaire Fatma Mseddi (Nidaa Tounes) en décembre 2021 auprès de la justice militaire, avant qu'elle ne soit transférée au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme en raison de la présence de civils parmi les prévenus.

L'enquête sur l'affaire comprend plusieurs dirigeants du mouvement "Ennahdha", dont Ali Larayedh (ancien Premier ministre) et Habib Ellouz, membre du Conseil de la Choura.

Ennahdha a déclaré dans un communiqué à l'époque que "sa position est ferme concernant l'expédition des jeunes vers les foyers de tension, rappelant que Larayedh a été le premier à détecter le danger d'Ansar al-Sharia en 2012 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, avant de classer le mouvement comme organisation terroriste et le combattre.

Ennahdha a indiqué que "le dossier d'accusation contre ses dirigeants est vacant et ne contient aucune preuve condamnant les dirigeants du mouvement".

Le parti d'obédience islamique a, par ailleurs, "imputé la responsabilité des conséquences de cette affaire à l'autorité putschiste".

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Saïed a décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, et de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, dans le cadre de mesures exceptionnelles justifiées par la détérioration de la situation économique et l’incapacité de l’Exécutif à gérer la crise pandémique.

Certains partis politiques, dont le mouvement Ennahdha, ont considéré ces mesures comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d'autres y ont été favorables, estimant qu'il s'agissait d'un "redressement du processus révolutionnaire".

Source : AA

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