Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, ce mardi à Alger, la disposition de son pays à porter devant le conseil de sécurité de l'ONU la demande palestinienne de devenir membre à part entière de l'organisation internationale.
« L'Algérie est tout à fait disposée à transférer cette demande pour permettre à un État palestinien de devenir membre à part entière de l’ONU », a-t-il déclaré, à l'ouverture du 31e sommet de l'organisation panarabe.
Prenant la parole en tant que nouveau président de l'organisation, en remplacement du chef de l'Etat tunisien, Kaïs Saïed, Abdelmadjid Tebboune fait même une proposition à la plénière. « J'attends avec impatience la mise en place d'une commission arabe de communication et de coordination lors de ce sommet afin de soutenir la Cause palestinienne », a lancé le dirigeant algérien.
Abdelmadjid Tebboune a réitéré, en ce sens, la position de son pays quant « à l'édification d'un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec comme capitale, Jérusalem-Est ».
Évoquant la situation dans la région arabe, le président algérien a cité les crises en Syrie, en Libye et au Yémen, appelant à « encourager, en tant que Ligue arabe, le dialogue interne à ces pays, loin de toute ingérence étrangère ».
« Il y a encore de l'espoir que nous reprenions l'initiative pour mettre fin à l'effusion de sang et construire l'unité arabe », a-t-il ajouté.
Sur la situation dans le monde arabe, Abdelmadjid Tebboune a plaidé pour une réforme globale. « Il est devenu nécessaire de procéder à des réformes radicales et globales du système d'action arabe commune. J'attends des résultats positifs et fructueux des discussions qui auront lieu lors de ce sommet afin de prendre les décisions nécessaires pour relever les défis », a-t-il soutenu, appelant à la mise en place d'une « union économique arabe ».
Kaïs Saïed: « résoudre les différends entre les pays arabes »
Premier à prendre la parole en tant que président en exercice de la Ligue arabe, le chef de l’État tunisien, Kaïs Saïed, a surtout insisté sur « la réunification des rangs arabes ». Il a ainsi souhaité que ce nouveau sommet « permette la résolution de tous les différends entre les pays arabes ».
Il a également mis l’accent sur la nécessité de résoudre le conflit libyen par « un dialogue entre les frères libyen eux-mêmes ».
La question palestinienne était aussi au cœur du discours du président tunisien qui a affirmé « qu'il n'y aurait pas de paix (au Proche-Orient) sans l'édification d'un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ».
Soulignant, pour sa part, « la gravité du contexte international et les crises du moment », Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, a exprimé son appui à « la demande palestinienne d'accéder à l'ONU en tant que membre à part entière ».
Guterres réitère son soutien à l’Initiative céréalière de la mer Noire
De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, invité d'honneur de ce sommet, a réitéré le soutien des Nations Unies à « l'Initiative céréalière de la mer Noire, permettant de faciliter l'exportation du blé ukrainien, pour alléger les contraintes alimentaires au Moyen-Orient et en Afrique ».
Le chef de l’ONU a également encouragé les pays arabes à sceller leur union, tout en réaffirmant la disposition des Nations Unies à travailler avec la Ligue arabe.
« Les divisions ouvrent la voie aux conflits et à la prolifération du terrorisme », a-t-il mis en garde, réitérant aussi le soutien de l'ONU à la solution à deux États, palestinien et israélien.
Guterres a évoqué aussi le prochain sommet sur le climat à Sharm el-Sheikh en Égypte (du 6 au 18 novembre) qui vise à lever 100 milliards de dollars pour lutter contre les changements climatiques dans le monde.
Les travaux de ce sommet ont été marqués, lors de ce premier jour, par les interventions du chef de l'État sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki et du secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique, Hissein Brahim Taha. Les travaux du sommet se poursuivront demain mercredi avec l'examen des dossiers inscrits à son ordre du jour.
Source : AA