Le "Front du Salut national" tunisien a annoncé, dimanche, qu'il lançait un mouvement dans tout le pays pour mener ce qu'il a appelé "une mobilisation politique afin de revenir à la démocratie et de protéger les libertés."
Ce Front a été lancé le 31 mai de l'année dernière et comprend cinq partis : "Ennahda", "Qalb Tounes", "Coalition Al-karama", "Hirak Tounes al-Irada" et "Amal", en plus de la campagne "Citoyens contre le coup d'État", et d'un certain nombre de parlementaires.
Le leader du Front du Salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a déclaré lors d'un rassemblement organisé par ses partisans dans le gouvernorat de Kebili, dans le sud de la Tunisie, que "les membres du Front ont lancé une série de mouvements dans tous les gouvernorats de la république, dans le but d'une mobilisation politique visant au retour à la démocratie et à la protection des libertés et des institutions."
Chebbi a expliqué que "l'objectif de la mobilisation politique est de se ranger aux côtés du peuple tunisien et dire non à la cherté des prix et aux pénuries de matériaux de base et de médicaments, et dire face à la désintégration de l'agriculture et la mort lente de l'industrie que cela suffit."
Et de poursuivre que "le Front occupe actuellement un espace de premier plan dans la vie politique", ajoutant : "Tous les partis, les organisations nationales et la société civile doivent être conscients que la Tunisie est en voie de perdition."
Pour sa part, le membre du Front du Salut national, Abdellatif Mekki, a déclaré lors du rassemblement que "ce coup d'État ne pourra pas faire revenir le peuple tunisien aux années de la tyrannie."
Il a ajouté que "Saïed (président de la République) est incapable de faire des réformes, et s'il voulait le faire, il aurait répondu aux appels au dialogue qui ont été lancés avant et après le coup d'État."
Jusqu'à 19h30 (GMT) Les autorités tunisiennes n'ont pas commenté les déclarations du Front du Salut.
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Saïed a entrepris d'imposer des mesures d'exception, notamment la destitution du gouvernement et la nomination d'un nouvel exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets, la promulgation d'une nouvelle Constitution suite à un référendum organisé le 25 juillet dernier et l’organisation d'élections législatives anticipées prévues pour le 17 décembre prochain.
Source : AA