La Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) a condamné, jeudi, ce qu'elle a qualifié de "violences injustifiées" contre les manifestations qui ont eu lieu dans le pays.
La LTDH (non gouvernementale) a déclaré, dans un communiqué, "suivre avec grande inquiétude les mouvements sociaux récurrents dans de nombreuses régions de Tunisie, y compris dans la capitale, ainsi que les attaques policières qui s'ensuivent contre les manifestants et les arrestations de dizaines de personnes."
Elle réaffirme son soutien aux "mouvements sociaux pacifiques et dénonce la violence qui accompagne les arrestations, les descentes de police et les enlèvements de militants."
"(La Ligue) exprime sa ferme condamnation de la violence injustifiée lors des manifestations populaires pacifiques (...) et exige la libération de tous les détenus (lors des manifestations)", peut-on encore lire dans le communiqué.
Et d’ajouter : "Nous refusons que la justice soit saisie d'accusations qui ne sont pas étayées par des preuves et des témoignages, comme les accusations d'atteinte aux biens d'autrui sans preuve et d'agression contre des agents des forces de sécurité sans certificat médical."
S'adressant aux autorités et au ministre de l'Intérieur, la LTDH a appelé à la cessation de ce qu'elle appelle "le recours systématique à la violence par les forces de sécurité à l'égard des mouvements sociaux pacifiques et à faire en sorte que les agresseurs répondent de leurs actes afin d'éviter l'impunité."
Le communiqué de la Ligue des droits de l'homme n'a fait l'objet d'aucun commentaire immédiat de la part des autorités tunisiennes (jusqu'à 18 h 05 (GMT)), mais celles-ci ont coutume de démentir de telles accusations et de répéter qu'elles appliquent la loi.
Les autorités locales ont annoncé, dimanche, l'arrestation de 6 personnes accusées d'avoir dégradé des biens privés et publics lors d'affrontements entre les forces de sécurité et des manifestants à l'ouest de la capitale, Tunis.
La Tunisie est, depuis près d'un mois, le théâtre de manifestations dans diverses régions, notamment des rassemblements nocturnes dans des quartiers de l'ouest de la capitale et des grèves dans la ville de Zarzis (sud-est) pour protester contre les conditions économiques et "les agissements des forces de l'ordre."
Source : AA