Parti tunisien : La décision d'amender la loi électorale pour la deuxième fois est une « anarchie législative »

Le « Parti Républicain » en Tunisie a souligné, dimanche, que la « décision du président de la République Kais Saied d’amender la loi électorale pour la deuxième fois, est synonyme de l'entrée de l'Etat dans une phase d'anarchie législative ».

Dans un communiqué rendu public dimanche, le parti d'opposition a souligné que « le recours à l'amendement de la loi électorale en ces circonstances en particulier est un aveu de la part de l'autorité du fait accompli de l'échec de ses choix et un synonyme de l'entrée du pays dans une phase d'anarchie législative, ainsi que de l'installation d'un pouvoir autocrate qui n'est pas limité par les lois ».

« L'autorité du coup d'Etat a été contrainte à annoncer une fois de plus son intention de changer les règles de la compétition électorale, alors que le pays est entré officiellement dans la période électorale et que les candidats éventuels ont commencé à récolter les parrainages dans une atmosphère marquée par la propagation de la corruption et par la recrudescence du phénomène des lobbys locaux, au détriment des programmes et des visions », poursuit le Parti Républicain (centre).

Le Parti Républicain a « réitéré son boycott des simulacres d'élections », appelant « tous les démocrates à coordonner et à unifier leurs efforts pour imposer le rétablissement d'un processus démocratique et constitutionnel ».

Les autorités tunisiennes n'ont pas émis de commentaire dans l’immédiat au sujet du communiqué du Parti Républicain jusqu'à 17h10 GMT.

Au cours d'une audience accordée à la cheffe du gouvernement Najla Bouden, vendredi, le président Kais Saied avait décidé d'amender la loi électorale pour la deuxième fois après une première modification effectuée le 15 septembre dernier.

L’objet du nouvel amendement consiste à « faire face à la vente des parrainages aux candidats aux prochaines élections législatives (prévues le 17 décembre) et à la présence d'argent sale », selon les déclarations de Saied.

Les amendements de la loi électorale n'ont pas encore été annoncés officiellement (jusqu'à 17h10 GMT).

Le 15 septembre dernier, Saied a publié un décret convoquant le corps électoral au scrutin législatif du 17 décembre prochain, ainsi qu'un décret amendant la loi électorale avec adoption du scrutin uninominal tout en procédant à un nouveau découpage des circonscriptions électorales.

Les prochaines élections législatives font partie des mesures « d'exception » pises par le président Saied, qui avait auparavant dissous le Parlement et le Conseil supérieur de la magistrature et procédé à la légifération par voie de décrets, tout en adoptant une nouvelle Constitution pour le pays à la faveur d'un référendum organisé le 25 juillet dernier.

Des forces politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme étant un « coup d'Etat contre la Constitution de 2014 et une consécration du pouvoir autocrate absolu », tandis que d'autres forces estiment qu'il s'agit d'une « restauration » du processus de la révolution de 2011 qui avait fait chuter le pouvoir du l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali.

Source : AA

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