Le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra a appelé, ce lundi à New York, la communauté internationale à aller vers la recherche de solutions aux crises et abandonner la logique qui consiste à les gérer.
"L’Algérie insiste sur la nécessité de sortir de la logique de gestion de crise par la communauté internationale pour se concentrer davantage sur la recherche de solutions" a-t-il déclaré lors de son intervention devant les participants à la 77e session de l'Assemblée générale de l'ONU.
Le chef de la diplomatie algérienne a réitéré, à l'occasion, l'engagement de son pays "à contribuer à l'instauration de la paix et de la sécurité dans le monde", en rappelant les "positions de principe" et "son attachement aux principes de non-alignement, de par son histoire et ses riches expériences en matière de médiation internationale". Ramtane Lamamra a évoqué en premier la crise ukrainienne et ses répercussions sur le monde.
"Notre session se tient dans un contexte marqué par une montée des tensions qui laisse présager des répercussions dangereuses sur le système des relations internationales, au vu, notamment, du retour du phénomène de polarisation, comme c’est le cas avec la crise en Ukraine et ses répercussions négatives, susceptibles d’accroître l’ampleur des défis existentiels auxquels font face les peuples du monde dans divers domaines vitaux", a-t-il affirmé.
Selon lui, cette "situation, avec ses complexités et ses implications, dont les contours sont difficilement prévisibles dans les circonstances actuelles, met plus que jamais en évidence les déséquilibres systémiques qui caractérisent les mécanismes de gouvernance mondiale".
Dans ce sens, il a plaidé pour un nouveau système mondial plus équitable. Il a suggéré de remédier à la situation induite par la guerre en Ukraine dans le cadre d’une "approche qui assure l’égalité et l’équité entre tous les pays et mettre fin à la marginalisation de longue date dont souffrent les pays en développement".
Toujours en énumérant les crises, Ramtane Lamamra a évoqué longuement le conflit palestinien et les démarches entreprises par l'Algérie pour la paix au Moyen orient.
L'Algérie, a-t-il indiqué, s’apprête à accueillir le sommet arabe les 1er et 2 novembre prochain et "aspire à faire de cet événement une étape déterminante dans l’action arabe commune, afin d’assurer une contribution effective du monde arabe à relever les défis actuels sur les scènes régionale et internationale".
"L'Algérie poursuit ses efforts visant à renforcer l’unité nationale entre les frères palestiniens. De cette tribune, je réaffirme que la résolution de la question palestinienne demeure la clef de voûte pour le rétablissement de la sécurité et la stabilité dans la région du Moyen-Orient, en consacrant le droit du peuple palestinien frère à établir son État indépendant dans le cadre des frontières du 4 juin 1967, ainsi que la fin de l’occupation de toutes les terres arabes, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et à l’Initiative arabe de paix", a-t-il soutenu.
Sur la question du Sahara Occidental, le diplomate algérien a rappelé la position de son pays, tout en invitant l’ONU à "redoubler les efforts", à travers l’envoyé personnel de son SG, afin de "permettre aux deux parties au conflit, les deux États membres de l’Union Africaine, le Maroc et la République sahraouie, à reprendre le processus des négociations directes en vue de parvenir à une solution politique acceptable aux deux parties dans le cadre de la légalité internationale".
Concernant le Mali, le chef de la diplomatie algérienne a appelé au nom de l’Algérie la communauté internationale à "soutenir les parties maliennes dans le but d’accélérer le rythme de concrétisation de leurs engagements en vertu de l’accord, notamment à la lumière de la délicate phase de transition que traverse ce pays".
Sur la crise libyenne, Ramtane Lamamra a estimé que "la solution demeure dans la non-ingérence étrangère dans les affaires de ce pays, et la tenue d’élections libres".
"Une fois de plus, il est inévitable de s’attaquer en priorité au cœur de la crise en mettant fin à l’ingérence étrangère sous ses diverses formes dans les affaires de ce pays frère et en accompagnant les parties libyennes vers la formulation du consensus nécessaire pour avancer vers la réalisation des objectifs de la réconciliation nationale et l’organisation d’élections libres et régulières, qui répondent aux aspirations du peuple libyen à construire un État démocratique et moderne", a-t-il conclu.