Le vice-président du Mouvement tunisien Ennahda, Ali Larayedh, a exprimé, lundi, sa confiance dans la magistrature pour lui rendre justice, ainsi qu'au mouvement et à son leader, Rached Ghannouchi, dans le dossier de "l'envoi de jeunes tunisiens vers les foyers de tension et de terrorisme à l'extérieur du pays."
Larayedh a déclaré lors d'une conférence de presse au siège du mouvement à Tunis : "Je suis confiant qu'une magistrature impartiale me rendra justice ainsi qu'à Ennahda, son président, et tous ses cadres, qui ont été injustement impliqués dans ce dossier."
"Le mouvement est, non seulement, innocent de ce dossier, mais a en outre pris toutes les mesures pour lutter contre ce phénomène (envoi vers des foyers de tension en dehors du pays)", a-t-il ajouté.
Et Larayedh de poursuivre : "Lorsque j'étais ministre de l'Intérieur (de décembre 2011 à mars 2013), c'est moi qui ai désigné ‘Ansar al-Charia’ comme organisation terroriste depuis 2012 et préparé un plan pour y faire face."
Il a ensuite précisé : "Au moment où les détracteurs tentent de nous accuser de terrorisme, moi et le mouvement Ennahda, ils font peu de cas du fait que les terroristes m'ont désigné comme leur ennemi depuis 2012. Ils ont même essayé de se débarrasser de moi."
Larayedh a déclaré que la justice en Tunisie subit "des pressions de la part des autorités et des groupes politiques adeptes de l’exclusion", sans les nommer.
Et d'expliquer : "La façon dont Ghannouchi a été traité pendant l'enquête (dans une affaire de terrorisme) était un abus et une humiliation, puisqu'il est resté assis sur une chaise pendant 16 heures avant d’être entendu par le juge."
Les autorités tunisiennes n'ont pas fait de commentaire sur les déclarations de Larayedh à cet égard.
Jeudi, le juge d'instruction près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme en Tunisie a décidé de reporter, au 19 décembre, l'audition du vice-président du mouvement Ennahda dans l'affaire de "l'envoi vers les foyers de tension ", tout en le maintenant en état de liberté.
L'instruction de ce dossier a commencé suite à une plainte déposée auprès de la justice militaire par l'ancienne parlementaire, Fatma Mseddi (Nidaa Tounes), en décembre 2021, avant que ce dossier ne soit transmis au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, en raison de la présence de civils parmi les accusés.
Source : AA