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- Le 28 Octobre 2024
"Bien que la surface de la Terre se réchauffe, la couche d'ozone se refroidit, ce qui modifie la vitesse des réactions chimiques et la dynamique atmosphérique", a expliqué Jonathan Shanklin, l'un des scientifiques qui a découvert le trou dans la couche d'ozone.
Jonathan Shanklin, scientifique et météorologue britannique de recherche sur l'Antarctique, a déclaré que le trou dans la couche d'ozone est dans un processus de récupération lent, et que le changement climatique ralentissait sa réparation.
La couche d'ozone, située de 10 à 50 kilomètres au-dessus de la surface de la terre, est d'une importance vitale pour la continuation de la vie, avec sa capacité à absorber 99 % des rayons ultraviolets nocifs pour la santé humaine.
Les études dans ce domaine se sont accélérées vers la fin des années 1970, lorsque les scientifiques se sont inquiétés de l'amincissement de la couche.
Les scientifiques Jonathan Shanklin, Brian Gardiner et Joe Farman, qui ont étudié la couche d’ozone en Antarctique parce que la réaction chimique est plus efficace aux pôles, ont découvert le trou dans la couche d’ozone en 1985.
Deux ans après cette découverte, en 1987, les chefs d'État et de gouvernement se sont réunis et ont signé le "Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone". Le protocole interdisait l'utilisation d'un produit chimique appelé chlorofluorocarbone (CFC), qui provoque l'appauvrissement de la couche d'ozone.
Le 16 septembre 1994, à l’occasion du 7ème anniversaire de ce protocole, les Nations Unies ont adopté la "Journée internationale pour la protection de la couche d’ozone".
Le trou dans la couche d’ozone s’est creusé cette année, proche de la moyenne de la dernière décennie
Jonathan Shanklin a répondu aux questions du correspondant de l'Agence Anadolu à l’occasion de la Journée internationale pour la protection de la couche d’ozone. Il a affirmé que la croissance de cette année se poursuit dans le trou dans la couche d’ozone. Le trou s’agrandit entre août et octobre, et diminue entre novembre et décembre chaque année. C'est pourquoi l'agrandissement se poursuivra dans les semaines à venir.
"Le trou d'ozone a augmenté cette année à un rythme proche de la moyenne de la dernière décennie, mais il y a une amélioration par rapport au long terme. Les observations depuis l'espace et le sol au cours des 20 dernières années indiquent qu'une lente reprise a commencé", a expliqué Shanklin.
Il a souligné que les changements qui se produisent avec les cycles saisonniers dans le trou d'ozone peuvent différer d'une année à l'autre. Il a ensuite ajouté que bien qu'une amélioration moyenne se poursuive en général, un amincissement sérieux peut se produire sur une base annuelle, comme cela a été le cas en 2020 et 2021.
Shanklin a fait remarquer que la récupération complète du trou dans la couche d'ozone ne se produira pas à court terme. "Le trou d'ozone de l'Antarctique continuera d'exister pendant encore 50 ans", a-t-il affirmé.
Des progrès réalisés grâce au Protocole de Montréal
Shanklin a fait son bilan en soulignant que l'amélioration du trou d'ozone est due aux dispositions du Protocole de Montréal.
"Le protocole ne se limite pas à l'état des connaissances scientifiques au moment de sa rédaction. Au contraire, il peut changer en même temps la compréhension scientifique se développe. À mesure que les connaissances scientifiques augmentent, de nouveaux gaz peuvent être ajoutés à la liste contrôlée, et le protocole a une perspective extrêmement progressiste en ce sens", a-t-il poursuivi.
Il existe certaines raisons qui ralentissent potentiellement la reconstitution de la couche d'ozone.
"L'un est le rejet de nouveaux gaz appauvrissant la couche d'ozone dans l'atmosphère. Bien que ceux-ci puissent être ajoutés au Protocole de Montréal, il peut s'écouler jusqu'à dix ans avant que leurs effets soient suffisamment visibles pour être ajoutés à la liste des interdictions. La deuxième raison est que les gaz connus pour endommager la couche d'ozone sont le résultat de l'ignorance ou de la cupidité commerciale rejetés illégalement dans l'atmosphère, ce qui a été récemment détecté en Asie du Sud-Est. En informant les autorités compétentes de la détection de production et d'émissions illégales, des mesures rapides sont prises et ces gaz sont ramenés sous contrôle. Mais cela montre à quel point un meilleur réseau de détection au sol est nécessaire", a déclaré le scientifique.
Il n'y a pas de changement significatif dans les taux d'émission de carbone
Shanklin a expliqué qu'un autre facteur qui entrave l'amélioration de la couche d'ozone est le changement climatique et qu'il existe une relation réciproque entre ces deux problèmes environnementaux.
"Alors que les gouvernements parlent de contrôler les émissions de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et le méthane dans l'atmosphère, il n'y a pas de changement significatif dans les taux d'émission. Les émissions de carbone, en particulier, continuent d'augmenter", a-t-il critiqué.
"Le changement climatique et le trou dans la couche d'ozone s'influencent mutuellement. Bien que la surface de la Terre se réchauffe, la couche d'ozone se refroidit, ce qui modifie la vitesse des réactions chimiques et la dynamique atmosphérique. Cela peut entraîner une récupération plus longue de la couche d'ozone. En raison de changement climatique, l'ozone arctique s'est appauvri ces dernières années en quantités importantes", a-t-il ajouté.
Nous devrions changer notre état d'esprit au lieu d'appliquer des solutions temporaires
Shanklin a souligné que le Protocole de Montréal peut fournir un modèle d'action pour tous les problèmes environnementaux, fournir des preuves scientifiques d'options stratégiques potentielles pour atténuer les crises environnementales et faire des recommandations aux politiciens.
"Un changement de culture total est nécessaire, dans lequel nous acceptons que le problème soit nous-mêmes plutôt que de coller un pansement à chaque crise. Je crains que ce n'est que si un désastre total se produit que l'esprit changera suffisamment pour effectuer réellement ce changement de culture", a-t-il averti.
"Je me dois de dire que même si nous nous dirigeons dans une direction susceptible de conduire à l'effondrement de notre civilisation actuelle, il y a toujours de l'espoir et que même si nous éliminons l'humanité de la surface de la terre, d'autres créatures survivront", a conclu le scientifique britannique.
Source : AA