Le Nigeria, le Maroc et la Cédéao s'accordent pour la construction d'un gazoduc de 6000 Km

Le mégaprojet de Gazoduc Nigéria-Maroc devant traverser 16 pays d'Afrique de l'ouest commence à prendre forme.

Un Mémorandum d’entente confirmant la concrétisation de ce projet a été signé le 15 septembre à Rabat.

La cérémonie de signature s'est tenue en présence du représentant de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), Sédiko Douka, du Commissaire Infrastructures, Energie et Digitalisation du Nigéria, Mallam Mele Kolo Kyari, du Président Directeur Général de la Nigerian National Petroleum Company Limited « NNPC » et de la Directrice Générale de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) du Maroc, Amina Benkhadra.

Selon un communiqué conjoint rendu public à l'issue de la cérémonie de signature, ce Mémorandum d’entente "confirme l’engagement de la CEDEAO et l’ensemble des pays traversés par le gazoduc à contribuer à la faisabilité, aux études techniques, à la mobilisation des ressources et à la mise en œuvre de cet important projet qui, une fois achevé, fournira du gaz à l’ensemble des Pays de l’Afrique de l’Ouest et permettra également une nouvelle voie d’exportation vers l’Europe".

"Ce projet stratégique participera à l’amélioration du niveau de vie des populations, à l'intégration des économies de la région, à l’atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable à travers la réduction ou la suppression du torchage du gaz entre autres effets induits", a précisé la même source.

Le projet, a indiqué la même source, implique seize pays dont quatorze membres de la CEDEAO, précisant qu'il "facilitera à d’autres pays d’exporter leur excédent de gaz naturel : le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie".

Annoncé il y a plusieurs mois, ce projet de Gazoduc Nigeria-Maroc devra longer la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie pour prendre fin au Maroc.

A long terme, a indiqué le communiqué, il sera connecté au Gazoduc Maghreb Europe (abandonné par l'Algérie depuis novembre 2021,ndlr) et au réseau gazier européen. Il devra aussi alimenter les Etats enclavés en l’occurrence le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Selon le Commissaire Sédiko Douka, qui a représenté la Commission de la CEDEAO au nom de son Président, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l'ouest "est convaincue de la viabilité du projet du gazoduc Nigéria-Maroc et ne ménagera aucun effort pour son aboutissement".

« Nous sommes convaincus en tant que communauté économique régionale de la viabilité de ce projet qui représente une grande opportunité et nous ne ménagerons aucun effort pour son aboutissement », a-t-il assuré.

Le Commissaire de la CEDEAO a également réitéré, au nom du Président de la Commission de la CEDEAO, son appui total à ce projet régional qui va impacter positivement la vie de plus de 400 millions de personnes.

« L’impact de ce projet est très important puisqu’il permettra d’assurer l’approvisionnement en énergie électrique de la zone ouest-africaine, et à long terme l’exportation du gaz naturel comme combustible en Europe. Nous avons suivi de bout en bout tout le déroulement des études de faisabilité dans les différentes phases de validation », a-t-il souligné.

Selon lui, la prochaine étape est relative aux études détaillées d’exécution, à la mobilisation des ressources et enfin à la phase de la construction proprement dite.

Une fois lancé, le marketing du projet sera fait pour attirer des investisseurs publics et privés, notamment les banques multilatérales ou commerciales, les fonds de pensions, les assurances entre autres.

Long de 6 000 km, le projet devrait coûter 25 milliards de dollars. Plusieurs parties prenantes sont attendues pour assurer le volet financement.

Source : AA

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