Tchad / Dialogue national : le président de la transition fustige le retrait des religieux

Le président de la transition du Tchad, le Général Mahamat Idriss Deby, a qualifié le retrait des religieux du dialogue national inclusif et souverain d’une prise de position dangereuse.

Déby s'exprimait lors d'une interview accordée à la radio et télévision nationale, samedi.

« En ce qui concerne les religieux, ce sont des hommes de Dieu. Nous sommes dans une République laïque. Leur rôle, ce n’est pas de faire de la politique, c’est de nous guider, de nous conseiller. Mais pas prendre une partie et laisser l’autre. Ce qui est en train de se faire est très dangereux. Je voudrais donc appeler les chefs religieux à la responsabilité, de prêcher la paix, de prêcher l’unité », a martelé le président tchadien.

Selon le Général Mahamat Idriss Deby, c’est cette prise de position qui a conduit le Tchad à la guerre civile de 1979, ce conflit qui a profondément divisé les nordistes musulmans et chrétiens sudistes.

Samedi, le président tchadien a également exhorté les partis politiques et les groupes politico-militaires non signataires de l’accord de Doha qui ont boycotté les assisses du dialogue national, à revenir à la table des négociations « pour dessiner ensemble l’avenir » du Tchad.

Le président de la transition du Tchad a aussi regretté les incidents du vendredi dernier suite aux affrontements entre les partisans du parti Les Transformateurs et les forces de l’ordre.

« Mais au-delà de tout ça, il y a la loi aussi qui doit être respectée. En tant que chef de parti qui aspire un jour à devenir président, la moindre des choses, c’est de répondre à la convocation de la justice. Mais si, au lieu d’aller à la convocation, il mobilise des innocents, c’est une façon de ne pas respecter la justice. C’est une façon aussi de créer des troubles à l’ordre public », lui a-t-il reproché.

Vendredi, le leader du parti politique Les Transformateurs, Succès Masra, devrait répondre à une convocation du procureur du tribunal de la grande instance de Ndjamena.

Des milliers de ses partisans sont sortis pour l’accompagner au tribunal. Des forces de l’ordre ont intervenu pour disperser ces militants qui se sont retranchés au siège du parti. La justice tchadienne a émis une autre convocation pour lundi 12 septembre à l’opposant Masra.

« Ce lundi 12 septembre, je partirai à 7 heures du siège des Transformateurs qu'ils ont attaqué, pour répondre à leur convocation sans objet indiqué au tribunal, car la convocation est repoussée pour ce lundi 12 septembre à 8h après que leurs forces armées nous ont contraint à revenir au siège. S'ils sont de bonne foi, ils ont le temps de prendre les mesures pour encadrer tous ceux qui, spontanément, viennent nous y accompagner en marchant et en chantant justice, égalité. Sauf s'ils ont peur du Peuple », a indiqué, dimanche, sur Facebook Succès Masra.

Il faut rappeler que le dialogue national qui a débuté le 20 août dernier à Ndjamena, est boycotté par Les Transformateurs ainsi que certains groupes politico-militaires non-signataires de l’accord de paix de Doha.

L’église catholique ainsi que les Protestants ont annoncé la semaine dernière, la suspension de leur participation à ces assisses.

Source : AA

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