La mission de l'AIEA arrêtera-t-elle le chantage nucléaire de Poutine ?

Dans le contexte de la poursuite des bombardements par l'armée russe de la centrale nucléaire de Zaporozhye, la mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dirigée par le directeur général Rafael Grossi est arrivée à Kyiv le 30 août. La mission est composée de 14 membres de la délégation officielle. Le 31 août, on a appris que la mission s'était rendue à la centrale nucléaire de Zaporozhye : des experts de l'AIEA arriveront à Energodar cette semaine, la date exacte n'est pas précisée.

Selon Grossi, les inspecteurs doivent évaluer les dommages physiques causés à la centrale à la suite des hostilités, déterminer l'opérabilité des systèmes de sécurité et de protection de l'installation d'importance stratégique. Les spécialistes de l'AIEA devront également apprécier les conditions de travail du personnel de la centrale et prendre des mesures urgentes pour assurer sa sécurité. Empêcher la répétition de la catastrophe de Tchernobyl est la tâche principale de l'AIEA. À l'heure actuelle la situation autour de la centrale peut être qualifiée de très alarmante : à partir du 05 août les troupes russes ont commencé à bombarder systématiquement les environs de la centrale nucléaire en utilisant l'artillerie lourde et des SLRM. Certaines des arrivées d'obus se trouvaient à une distance dangereuse des réacteurs.

Les autorités russes et leur propagande accusent constamment les forces armées ukrainiennes de telles attaques. En juillet-début août, l'offensive russe dans le sud-est de l'Ukraine s'est considérablement ralentie. Dans certains secteurs du front, les forces armées ukrainiennes ont lancé une contre-offensive, en libérant les territoires occupés par les troupes russes. Dans le contexte de ce qui précède, la Russie a intensifié le chantage nucléaire visant à l'Europe, en créant artificiellement le risque d'une catastrophe d'origine humaine par des bombardements constants. Les occupants russes voulaient déconnecter les générateurs de la centrale nucléaire du système énergétique ukrainien pour envoyer des lignes électriques en Crimée.

Le Kremlin crée la menace radiologique sans précédent pour l'Europe: en cas d'arrêt complet de la centrale électrique et des tentatives de poursuite de son exploitation sur la base technique de la de Russie, des situations imprévisibles sont possibles.

La Russie fait délibérément chanter l'ensemble du monde civilisé par une éventuelle catastrophe radioactive sur la base de la plus grande centrale nucléaire de l'Europe, en détruisant progressivement les possibilités de protection contre des accidents radiologiques à la centrale. Il s'agit du terrorisme nucléaire conscient utilisé à des fins politiques. Impuissant au front, Poutine est prêt à tuer des millions de personnes au nom de ses caprices géopolitiques. L'humanité doit arrêter le plus grand criminel de guerre du XXIe siècle avant que l'irréparable ne se produise. En ce sens la visite de l'AIEA peut être qualifiée d'extrêmement actuelle pour assurer la sécurité nucléaire non seulement en Ukraine, mais aussi en Europe.

 A.L pour Maghreb Aujourd'hui

 

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