L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Le gouvernement allemand a proposé, mardi, un compromis, alors que les pays favorables à des mesures limitant les déplacements des Russes en Europe en raison de l’invasion de l’Ukraine se heurtent à une forte résistance de plusieurs Etats membres.
Le sujet de la circulation des touristes russes au sein de l’Union européenne (UE) a donné lieu, mardi 30 août, à Prague, à un débat acharné entre les ministres des affaires étrangères des Etats membres.
La République tchèque, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l’UE, veut suspendre l’accord de 2007 qui facilite les demandes de visa pour les touristes russes, et d’autres Etats ont même demandé une interdiction pure et simple des visas.
« Il n’y a pas de place pour le tourisme », a déclaré aux journalistes le ministre des affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky, ajoutant que cette mesure « enverrait un signal à l’élite de Moscou et de Saint-Pétersbourg », aujourd’hui libre de voyager.
Mais d’autres Etats, comme la Hongrie, le Luxembourg ou l’Autriche, se sont élevés contre cette mesure. « Je ne pense pas que l’interdiction de visas soit une décision appropriée dans les circonstances actuelles », a déclaré le ministre des affaires étrangères hongrois, Péter Szijjarto, dont le pays a conservé des liens étroits avec le Kremlin.
Pas de « nouveau rideau de fer en Europe »
Le ministre des affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, a également protesté contre une mesure touchant les Russes ordinaires. « Nous ne devons pas avoir un nouveau rideau de fer en Europe, a-t-il souligné. Nous avons tous convenu dès le départ qu’il s’agissait de la guerre [du président russe, Vladimir] Poutine. »
Son homologue française, Catherine Colonna, a proposé de « distinguer les fauteurs de guerre, au premier rang desquels le président russe, son entourage et tous ceux qui soutiennent son effort de guerre, des citoyens russes, des artistes, des étudiants, des journalistes par exemple ».
« Et ceux-là, nous souhaitons, et nous devons, continuer à avoir des liens avec eux », a ajouté Mme Colonna, rappelant que les oligarques russes, sous le coup de sanctions individuelles, ne viendront pas « faire leurs courses ni en France ni en Europe ».
Leur collègue autrichien, Alexander Schallenberg, a estimé de son côté que l’UE ne devait pas « porter un jugement catégorique sur 140 millions de personnes » en Russie.
Le compromis allemand
La République tchèque a cessé de délivrer des visas aux Russes, à quelques exceptions près, le 25 février, un jour après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les voisins de la Russie – l’Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne – ont exhorté Bruxelles à interdire de délivrer aux touristes russes des visas pour l’espace Schengen.
Selon le ministre des affaires étrangères estonien, Urmas Reinsalu, il est temps de cibler les Russes ordinaires, après la suspension de l’octroi de visas aux délégations officielles et aux chefs d’entreprise russes.
« Ces personnes privées silencieuses devraient également comprendre qu’il y a des conséquences à la guerre, a-t-il déclaré. Ce qui est littéralement payé par l’argent de leurs impôts, ce sont les bombes qui, maintenant, littéralement, en ce moment, tuent des enfants ukrainiens et bombardent (…) des hôpitaux, des jardins d’enfants, des écoles. »
Mardi, le gouvernement allemand a proposé un compromis. « Cela peut être une très bonne voie de dire clairement que nous suspendons les accords sur la facilitation des visas, que nous ne délivrons plus de visas multiples ou de visas de plusieurs années », a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, qui veut « rassembler les points de vue » au sein de l’UE pour trouver une solution commune.
Source : Le Monde avec AFP