La Russie a pour objectif de « démanteler l’Ukraine en tant qu'entité géopolitique et de la rayer de la carte du monde », a averti, mercredi, Washington.

C’est ce qui ressort d'une réunion du Conseil de sécurité, au siège permanent des Nations Unies à New York, convoquée à la demande des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l'Irlande, de la Norvège et de l'Albanie, et qui survient après six mois jour pour jour de l’entrée en guerre de Moscou contre Kiev.

« Six mois après le déclenchement des hostilités, l'objectif de la Russie est on ne peut plus clair ; il s’agit de démanteler l'Ukraine en tant qu'entité géopolitique et de la rayer de la carte du monde », a déclaré l'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, lors de son allocution.

« Les campagnes de désinformation russes sont de plus en plus utilisées comme arme pour préparer le terrain à de nouvelles tentatives d'annexion du territoire ukrainien », a ajouté la diplomate américaine.

« Actuellement, la Russie pose les jalons d’une annexion des régions ukrainiennes méridionales de Kherson et Zaporizhzhia et prépare également le terrain pour annexer les régions orientales de Donetsk et Lougansk », a-t-elle expliqué.

« La communauté internationale ne reconnaîtra jamais la tentative de la Russie de modifier par la force des armes les frontières de l'Ukraine, et nous continuerons à défendre la Charte des Nations Unies et à soutenir la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de l’Ukraine », a déclaré Linda Thomas-Greenfield.

La diplomate américaine s'est dite « gravement préoccupée par les exécutions perpétrées par les Russes, qui incluent les déportations forcées systématiques de civils ukrainiens vers des régions reculées de Russie ».

« Les forces russes kidnappent des enfants, les arrachant à leurs parents, confisquent les passeports et en octroient d’autres par la force aux Ukrainiens, imposent des manuels scolaires (russes) dans les écoles et changent les noms des rues ukrainiennes et les panneaux d’affichage dans les lieux publics en langue russe », a déploré Linda Thomas-Greenfield.

Le 24 février dernier, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué une colère et de multiples réactions à l’échelle internationale, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.

La Russie pose comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de « neutralité totale », ce que Kiev considère comme étant une « ingérence dans sa souveraineté ».

Source : AA