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- Le 22 Novembre 2024
La Russie a déclaré, jeudi, qu'elle espère que des représentants de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pourront bientôt se rendre à Zaporijia pour désamorcer la crise à la centrale nucléaire.
Une visite de l'AIEA est prévue depuis juin et aurait déjà eu lieu sans l'ingérence du Secrétaire général des Nations unies, a déclaré Ivan Netchaïev, porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères, lors d'un point de presse à Moscou.
Concernant la possibilité d'établir une zone démilitarisée autour de la centrale, il a déclaré que ce n'était "pas une option à ce stade" car l'Ukraine pourrait "tenter des provocations et des attaques" pour rejeter la faute sur la Russie.
Netchaïev a accusé les forces ukrainiennes d'avoir lancé, ces derniers jours, plusieurs frappes contre la centrale, la plus grande installation nucléaire de ce type en Europe.
"Les agissements de Kiev risquent de faire des victimes non seulement parmi les résidents de l'Ukraine, mais aussi dans de nombreux autres pays européens. Afin d'éviter une catastrophe nucléaire, il est nécessaire de forcer les unités ukrainiennes à mettre fin à leurs attaques", a-t-il souligné.
Netchaïev a dénoncé la "connivence criminelle" de l'Occident, affirmant que l'Ukraine a mené des attaques contre la centrale nucléaire avec des armes de l'OTAN.
Ceci, a-t-il ajouté, a été confirmé par les fragments de munitions de l'OTAN retrouvés aux abords de l'installation nucléaire.
Dans un communiqué distinct, le ministère russe de la Défense a également déclaré avoir des preuves que les forces ukrainiennes planifient des "provocations" à la centrale nucléaire.
L'utilisation de l'arsenal nucléaire n'est envisageable qu'en cas de "légitime défense"
Ivan Netchaïev a exhorté les États-Unis et l'OTAN à cesser d'évoquer la possibilité de frappes nucléaires.
"La Russie est attachée au principe selon lequel il ne peut y avoir de gagnants dans une guerre nucléaire et celle-ci ne devrait jamais être déclenchée", a-t-il déclaré.
Et d’expliquer : "L'utilisation par la Russie de son arsenal nucléaire n'est envisageable qu'en réponse à une attaque, en cas de légitime défense dans des circonstances d'urgence".
S'agissant de l'attaque meurtrière du 29 juillet, qui a coûté la vie à plus de 50 prisonniers de guerre ukrainiens dans une prison d'Olenivka, il a déclaré que Moscou souhaitait qu'une mission de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se rende sur place pour mener une enquête.
Kiev, soutenu par ses partisans, dont les États-Unis, a accusé la Russie d'avoir fait sauter l'installation pour dissimuler des preuves de crimes de guerre présumés.
Moscou maintient que l'attaque a été menée par un missile lancé par des systèmes à longue portée HIMARS (High Mobility Artillery Rocket Systems) fournis par les États-Unis, ce que l'Ukraine réfute.
Netchaïev a également appelé le CICR à prendre des mesures pour la libération de plus de 60 marins russes détenus illégalement, depuis près de six mois, sur des navires marchands à Izmail, à Odessa.
Ordonnance d'interdiction de visa de l'UE pour les Russes
Ivan Netchaïev a déclaré qu'il était possible que l'UE mette en œuvre une mesure discriminatoire telle qu'une ordonnance d'interdiction de visas touristiques pour les Russes.
"Si cela se produit, Moscou ripostera", a-t-il averti.
Le porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères a déconseillé aux citoyens russes de se rendre en Europe en voiture, soulignant le nombre croissant d'attaques contre des véhicules portant des plaques d'immatriculation russes.
"Les citoyens qui prévoient actuellement un voyage dans l'un des pays inamicaux (...) doivent être clairement conscients des difficultés qu'ils peuvent rencontrer", a-t-il déclaré.
Taïwan est une affaire intérieure de la Chine
Netchaïev a également critiqué les récentes visites de membres du Congrès américain à Taïwan, les qualifiant de "provocation maladroite visant à faire barrage à la Chine".
"Taïwan est une affaire intérieure de la Chine", a-t-il soutenu, ajoutant que la Russie maintient sa "position sur le principe d'une seule Chine" et considère "le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légitime représentant l'ensemble de la Chine."
Et de poursuivre : "Taïwan fait partie intégrante de la Chine. La partie chinoise a toutes les raisons de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale dans le détroit de Taïwan".
Pékin, qui considère Taïwan comme une "province sécessionniste", a lancé des exercices militaires de grande envergure autour de l'île autonome après la visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, à Taipei au début du mois.
Outre la démonstration de force militaire autour de Taïwan, Pékin a sanctionné Pelosi, réduit les discussions militaires avec les États-Unis et suspendu la coopération sur les questions de changement climatique, outre six autres mesures de rétorsion.
Douze jours après le voyage de Pelosi, une autre délégation de membres du Congrès américain a atterri à Taipei, dimanche dernier, pour s'entretenir avec de hauts responsables, dont la présidente Tsai Ing-wen.
Dans un contexte de tensions croissantes, les États-Unis ont annoncé, mercredi, qu'ils avaient accepté de lancer des négociations officielles sur un cadre commercial bilatéral avec Taïwan "au début de l'automne", ce qui leur a valu une nouvelle remontrance de Pékin.
Une délégation afghane en Russie
Le porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré qu'une délégation afghane se trouvait en Russie, depuis le 15 août, dans le cadre des efforts visant à renforcer la coopération avec Moscou.
La délégation, dirigée par le ministre du commerce par intérim, Nooruddin Azizi, se trouve actuellement à Kazan, capitale du Tatarstan, pour des entretiens avec des responsables et des hommes d'affaires, a-t-il déclaré.
"Nous pensons que cette visite renforcera davantage la coopération pragmatique de la Russie avec l'Afghanistan, ainsi que la stabilisation de la situation socio-économique en Afghanistan", a déclaré Netchaïev.
La délégation afghane s'était auparavant entretenue avec des responsables des ministères russes de l'agriculture et de l'énergie au sujet de la "fourniture de produits agricoles et de carburant à l'Afghanistan".
Source : AA