L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
La Russie teste une nouvelle forme de l’annexion « légitime» sur les territoires occupés de l’Ukraine – il s’agit d’une « passeportisation» volontaire et obligatoire des Ukrainiens. V. Poutine crée artificiellement un précédent pour justifier l’ingérence dans les affaires d’un État souverain sous prétexte de la protection des intérêts des « gens russes». Le président de la Russie déclarait à plusieurs reprises que les Russes sont tous qui parlent ou connaissent la langue russe et que la Russie ne finit nulle part. Ainsi, la Russie crée des conditions juridiques préalables à une éventuelle intervention militaire et à une nouvelle annexion des territoires des pays voisins. Un exemple classique est la Crimée ukrainienne où la Russie distribuait des passeports depuis de nombreuses années. En 2014, c’est la possession des passeports russes par de nombreux résidents de la Crimée qui est devenue l’une des principales raisons pour l’invasion militaire russe et l’annexion ultérieure d’une partie de l’Ukraine souveraine.
Dans le cadre de l’interdiction discutée de la délivrance des visas Schengen aux Russes et de l’entrée libre en Europe, le facteur des passeports russes peut jouer un rôle inquiétant dans le contexte de la déstabilisation de l’Europe. La société russe est totalement affectée par la propagande, c’est un ensemble de personnes avec un état de conscience altéré, qui sont non seulement immunisées contre les valeurs occidentales et la démocratie, mais sont également prêtes à contribuer au chaos socio-politique et à la déstabilisation. Les Russes recherchent des possibilités pour pénétrer dans l’UE et aux États-Unis, le plus souvent en transit par des pays qui ont maintenu des liaisons aériennes avec la Russie. Pour le moment les Russes se retrouvent sur le territoire de l’Europe sans restriction en accomplissant les instructions des services spéciaux russes. Il a été établi qu’après le 24 février, les Russes ont transporté massivement à travers la frontière de l’UE vers la Russie des marchandises soumises à un embargo commercial, surtout celles qui ont ensuite trouvé une utilisation militaire dans la guerre contre l’Ukraine.
L’interdiction de délivrer des visas Schengen aux Russes a la fonction sanitaire évidente. De même qu’un pays sur le territoire duquel se produisent des épidémies doit être isolé du reste du monde, de même la Russie, pays complètement zombifié par la propagande, doit se retrouver dans un isolement international complet. L’Occident doit prendre soin de sa propre sécurité et construire un cordon sanitaire à la frontière avec la Russie.
La deuxième composante est la sécurité de l’Europe. Même si V. Poutine n’envisage pas actuellement la confrontation militaire avec l’OTAN, un large éventail des menaces hybrides est produit pour l’Europe. Et dans cet ordre d’idées, l’accent est mis sur les « touristes » russes qui, à leur arrivée dans l’UE, peuvent devenir des sources de la déstabilisation. V. Poutine s’appuie précisément sur des agents d’influence secrets agissant implicitement, ce qui rend le danger plus menaçant.
Dans plusieurs pays de l’Europe orientale, en particulier en Lettonie, vivent de nombreux Russes. Par exemple, en Lettonie, où les immigrés de la Russie représentent environ 25 % de la population. Le facteur d’appartenance ethnique russe peut contribuer à simplifier la procédure d’obtention d’un passeport russe, entraînant le risque d’ingérence du Kremlin dans les affaires souveraines de Riga. V. Poutine peut utiliser les citoyens russes habitant dans l’UE pour la déstabilisation socio-politique dans les pays de leur résidence compacte.
La Russie utilise tous les prétextes pour l’expansion territoriale en Europe et la suppression de la souveraineté des pays indépendants. Seule une réponse globale et un isolement international complet du Kremlin peuvent freiner son agression et créer une ceinture de sécurité le long des frontières orientales de l’UE. Dans cet esprit, l’interdiction de délivrer des visas Schengen aux Russes est la première et la plus nécessaire étape.
Source : eupolitical report