Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Les Forces vives de Gao ont accordé, dimanche, un ultimatum de 72 heures aux forces françaises de l'Opération Barkhane -qu'elles qualifient de ''parrain des terroristes au Mali''- pour quitter définitivement la ville. C'est ce qui ressort d'une déclaration des Forces vives de Gao faite lors d'une manifestation contre la présence française, organisée dans la ville.
« Considérant la forte implication des forces françaises dans les attaques terroristes dans la région des trois frontières, notamment dans les dernières à Tessit, dans le cercle d'Ansongo, ayant fait 42 militaires maliens tués, nous, Forces vives de la Ville de Gao, en nous inclinant sur la mémoire des toutes victimes civiles et militaires de cette situation d’insécurité généralisée, avons décidé d’organiser une série de manifestations contre la présence des forces françaises de Barkhane dans les villes de Gao et d’Ansongo », a déclaré Abdoul Karim Samba, porte-parole des Forces vives de Gao.
Elles dénoncent, en outre, l’attitude la Force Barkhane qui « apparaît comme le véritable parrain des terroristes au Mali », avant de sommer la MINUSMA ( Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali ) de ne pas "servir de refuge de aux éléments de Barkhane au Mali".
Par ailleurs, les Forces vives de Gao demandent « aux autorités maliennes de porter plainte contre les autorités françaises pour complicité dans l'attaque meurtrière de Tessit et toutes autres agressions meurtrières contre les populations et les Forces de défense et de sécurité maliennes », tout en exigeant « des autorités maliennes la clarification des missions des contingents étrangers composant la MINUSMA, et à défaut leur départ immédiat du Mali ».
En conséquence, les Forces vives de la Ville de Gao accordent à compter de ce dimanche 14 août 2022 un ultimatum de 72 heures pour le départ définitif de Barkhane affirmant : « Ce délai passé, nous interdirons la circulation de toutes les forces étrangères dans la ville de Gao et sur les axes routiers : Gao-Ansongo, Gao-Bourem, Gao-Wabaria, sans préjudice de toutes autres actions nécessaires, jusqu’à l’atteinte de notre objectif ». Elles exhortent les autorités de la Transition malienne "d'accentuer les efforts de redéploiement des Forces armées et de sécurité sur l'ensemble du territoire national".
Et d'ajouter : « La Force française Barkhane, dans sa mission paternaliste et néocolonialiste, mène et tente de mener une campagne et de désinformation auprès des organismes internationaux, mais également de mener une campagne d’intoxication et de division entre les organisations et mouvements de la société civile et au sein de toute la population de la région de Gao ».
Pour rappel, la force française Barkhane se prépare activement à quitter sa dernière base à Gao pour se redéployer au Niger, après son retrait du Mali.
Elle a annoncé poursuivre le démontage du dernier hangar pour hélicoptères sur la plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao, expliquant que la ré-articulation hors des frontières du Mali se poursuit.
La Force Barkhane a, en outre, transféré aux Forces armées maliennes ses Bases opérationnelles avancées (BOA) de Ménaka, de Tessalit, de Kidal, de Tombouctou et de Gossi, dans le nord du Mali.
La crise entre Paris et Bamako a atteint son paroxysme lorsque le Mali a décidé, fin janvier 2022, d'expulser l'ambassadeur français à Bamako, Joël Meyer, suite à des propos virulents du chef de la diplomatie française à l'égard des autorités maliennes.
Source : AA