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- Le 22 Novembre 2024
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a débuté, dimanche 7 août, une tournée africaine par l’Afrique du Sud pour tenter de rapprocher la diplomatie de ce pays du camp occidental. Ce déplacement, qui le mènera ensuite et jusqu’à jeudi en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda, vise notamment à contrecarrer l’influence russe sur le continent africain.
Elle suit de peu la visite en Afrique fin juillet du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, passé par le Congo-Brazzaville, l’Ouganda, l’Egypte et l’Ethiopie.
Pour sa première étape, M. Blinken a choisi de s’arrêter en Afrique du Sud, pays qui, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février, a adopté une position neutre et refusé de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou.
Lundi, M. Blinken doit s’entretenir avec la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, des « développements récents et en cours concernant la situation géopolitique mondiale », et faire des annonces concernant la nouvelle stratégie africaine du gouvernement américain, a indiqué Pretoria dans un communiqué.
« Alliés cruciaux »
Dimanche, le secrétaire d’Etat américain s’est d’abord rendu au mémorial Hector Pieterson à Soweto, près de Johannesburg, étape de nombreux chefs d’Etat en visite officielle. Il a visité le musée bâti en hommage aux étudiants tués dans une manifestation de lycéens et collégiens en 1976 lors d’une répression policière qui choqua bien au-delà du pays et fut un tournant dans le combat contre le système sud-africain de l’apartheid, discriminant la majorité noire du pays et finalement aboli en 1991.
M. Blinken était accompagné par Antoinette Sithole, la sœur d’Hector Pieterson, qui, à l’âge de 12 ans, fut le premier tué, le 16 juin 1976, parmi les plus de 170 manifestants victimes de Soweto. La jeunesse s’était soulevée contre l’obligation d’étudier en afrikaans, la langue du régime de la minorité blanche au pouvoir.
Selon Fonteh Akum, responsable du cercle de réflexion Institute for Security Studies, basé à Pretoria, la visite d’Antony Blinken vise notamment à « rapprocher l’Afrique du Sud du camp occidental » dans le cadre de la nouvelle stratégie africaine des Etats-Unis.
L’Afrique du Sud n’a jamais digéré l’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011. Elle s’était fait tordre le bras pour l’approuver alors qu’elle siégeait au Conseil de sécurité de l’ONU, avant de critiquer cette guerre et d’accuser les Occidentaux d’avoir abusé de ce mandat pour faire tomber le colonel Mouammar Khadafi.
Historiquement, l’ANC au pouvoir en Afrique du Sud depuis l’avènement de la démocratie en 1994, a été proche du bloc soviétique qui soutenait les luttes d’émancipation dans le monde.
Depuis 2011, le pays est membre du groupe diplomatique des économies émergentes Brics, regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, fonctionnant à une époque de manière assidue à raison d’une à deux réunions annuelles, ce qui avait contribué à consolider des liens. En juin, le président russe Vladimir Poutine a exhorté les Brics à coopérer face aux « actions égoïstes » des pays occidentaux, sur fond de sanctions sans précédent contre Moscou en raison du conflit ukrainien.
Sans contrepartie
M. Blinken compte lors de sa tournée montrer aux pays africains qu’ils « sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque » comme « la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales », avait indiqué fin juillet le département d’Etat.
Après Johannesburg, M. Blinken doit se rendre en RDC, puis au Rwanda, en proie à un regain de tensions avec son voisin congolais qui l’accuse de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), ce que Kigali dément.
Il s’agit du deuxième déplacement de M. Blinken en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. En 2021, il s’était rendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal.
Avant l’invasion russe de l’Ukraine, la diplomatie américaine en Afrique se concentrait surtout sur la compétition avec la Chine, qui a fait d’importants investissements dans les infrastructures sur le continent africain et qui, à l’inverse des Etats-Unis, l’a fait sans demander de contrepartie aux Etats sur la démocratie ou les droits humains.
Source : Le Monde avec AFP