L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Depuis son intervention millitaire en Ukraine, Moscou ne cesse d'essayer d'impliquer les pays membres de l'Union économique eurasienne (UEE) pour contourner les sanctions internationales.
Selon l'organisation canadienne "Geopolitical monitor", la Russie utilise les États membres de l'UEE pour contourner les sanctions internationales. Un rôle clé est joué par l'Arménie qui, début 2021, a conclu avec l'UE l'Accord sur le partenariat global et élargi. Ledit accord réduit les barrières commerciales dans le cadre de la coopération commerciale et économique mutuelle, simplifie l'obtention de licences, etc. Grâce à cet accord, en 2021, le commerce extérieur de l'Arménie avec les pays de l'UE a augmenté de 25 % (par rapport à 2020) pour atteindre 1,6 milliard usd.
Selon les données disponibles, les principales mesures prises par la Fédération de Russie pour contourner les sanctions sont :
1-Création d'entreprises conjointes russo-arméniennes sur le territoire de l'Arménie ;
2-Exportation vers des pays tiers de produits russes sous des marques arméniennes ;
3-Achat par Erevan avec réexportation ultérieure vers la Russie de produits de haute technologie de production occidentale;
4-Utilisation du système bancaire arménien pour effectuer des transactions financières.
Pièces de rechanges pour les avions de lignes
En raison des sanctions imposées, les sociétés étrangères "Boeing" (États-Unis), "Airbus" (France) et "Embraer" (Brésil) ont suspendu la fourniture de pièces de rechange à la Russie, ainsi que la maintenance et le support technique des avions appartenant ou loués par les compagnies aériennes russes. Cela a rendu difficile l'exploitation d'avions de ces marques qui representent une part sur le marché russe du transport aérien supérieure à 60%.
Pour assurer le bon fonctionnement de la flotte d'avions civils, les représentants de l'ambassade de Russie en Inde ont tenté en vain d'acheter des composants et des pièces de rechange auprès du bureau de représentation officiel de la société "Airbus" en Inde. La partie russe s'intéressait principalement aux pneumatiques d'aviation et aux éléments du système de freinage des marques d'avions Airbus (A320, A321, A330, A350) et Boeing (B737, B777).
Le bureau de représentation de la société "Airbus" en Inde a refusé de coopérer avec les représentants de la Fédération de Russie, après quoi ils ont commencé la recherche d'une société intermédiaire indienne qui serait en mesure d'acheter des pièces de rechange pour les compagnies aériennes russes.
La Russie utilise aussi des sociétés intermédiaires étrangères pour contourner les sanctions internationales et accéder à des biens de défense fabriqués à l'étranger. L'une d'elles est la société privée hongkongaise "Medipost Trading Limited". Cette organisation a été créée en mai 2015 après que la communauté internationale ait imposé des sanctions suite à l'occupation de la Crimée. Depuis sa création, Medipost Trading Limited coopère activement avec des fabricants russes et des opérateurs étrangers d'équipements aéronautiques de fabrication soviétique/russe. Fournit des services d'intermédiaire, juridiques et administratifs dans le domaine de l'importation/exportation de produits de défense, de l'entretien et de la réparation d'équipements aéronautiques, etc.
Passage par le Kazakhstan
Dans la situation des sanctions, la Russie a établi un système d'exportation/importation de produits à travers le territoire du Kazakhstan.
Dans la ville d'Ouralsk (Kazakhstan, à 20 km de la frontière avec la Fédération de Russie), un hub logistique est en cours de création, conçu pour le dédouanement, la distribution et le transbordement de marchandises vers/depuis la Russie.
Le transport de marchandises se déroule selon le schéma suivant - les produits étrangers sont livrés à travers la mer Caspienne vers les ports kazakhs des villes d'Aktau et de Kuryk. Après le dédouanement, les marchandises sont transportées vers la ville d'Ouralsk (Kakhakhstan), où elles sont distribuées et transbordées sur les véhicules des sociétés de logistique russes, avec transfert ultérieur sur le territoire du pays occupant.
Les produits russes sont exportés vers des pays tiers selon un schéma similaire dans l'ordre inverse. L'avantage de cette route pour la partie russe est l'importation/exportation en franchise de droits de marchandises vers/depuis le territoire du Kazakhstan (au sein de l'EAEC).
Les hommes d'affaires russes qui figurent sur les listes de sanctions des États-Unis et de l'UE quant à eux assurent le fonctionnement stable de leurs propres entreprises en transférant la direction à des tiers "non sanctionnés".
Les restrictions de sanctions personnelles imposées par la communauté internationale aux hommes d'affaires du cercle restreint de Poutine créent des obstacles importants à l'activité économique de leurs entreprises.
Pour exemple, La société d'extraction d'or "Nordgold" (extrait des métaux précieux au Burkina Faso et en Guinée), qui appartient à un homme d'affaires russe, Mordashov (est sur les listes de sanctions de l'UE et des États-Unis) ne peut pas trouver de sous-traitant pour traiter l'or extrait en février-mars de cette année. La société suisse "MKS PAMP", qui fournissait ces services, a refusé de coopérer avec le propriétaire sous sanctions. Pour contourner ces restrictions, le Mordashov a démissionné de son poste de directeur du conseil d'administration de la société et a transféré la participation majoritaire à son épouse M. Mordashova.
Un stratagème similaire a été utilisé par un autre homme d'affaires russe D. Konov (sur la liste des sanctions de l'UE), qui a démissionné de son poste de président du conseil d'administration de PJSC "SIBUR Holding" (la plus grande société chimique pétrolière et gazière de Russie).
F.L pour MaghrebAujourd'hui