Washington: le référendum sur la nouvelle Constitution tunisienne a été marqué par un faible taux de participation

Le référendum sur la nouvelle Constitution tunisienne a été marqué « par un faible taux de participation », a déclaré, jeudi, Washington.

Par la voix de son chef de la diplomatie, Antony Blinken, Washington a souligné qu'il partage les préoccupations des Tunisiens vis-à-vis du processus d’élaboration de la Loi fondamentale qui pourrait « affaiblir » la démocratie dans le pays.

C’est ce qui ressort d'un communiqué du secrétaire d'État des États-Unis, Antony Blinken, publié par l'ambassade des États-Unis en Tunisie sur sa page sur le réseau social Facebook, et consulté par le correspondant de l’Agence Anadolu.

« Le référendum tenu en Tunisie le 25 juillet sur la nouvelle Constitution, a été marqué par un faible taux de participation », a déclaré le numéro 1 du département d’État des États-Unis dans son communiqué.

Il a ajouté que les États-Unis « Partagent les préoccupations de nombreux Tunisiens selon lesquelles le processus d'élaboration de la nouvelle Constitution a restreint les possibilités d'un véritable débat et que la nouvelle Constitution pourrait affaiblir la démocratie en Tunisie et porter atteinte au respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales ».

« Un processus de réforme inclusif et transparent est essentielle pour commencer à restaurer la confiance de millions de Tunisiens qui n'ont pas participé au référendum ou qui se sont opposés à la nouvelle Constitution », a insisté Blinken.

Le haut responsable américain a salué « Le rôle vital de la société civile tunisienne dans la construction d'un avenir politique inclusif ».

Le communiqué a souligné que la Tunisie « A connu au cours de l'année écoulée une régression démocratique alarmante et plusieurs acquis pour lesquels les Tunisiens avaient consenti d'énormes sacrifices depuis 2011, ont été sapés ».

« La suspension du régime constitutionnel, le renforcement du pouvoir exécutif et l'affaiblissement des institutions indépendantes depuis le 25 juillet 2021, ont soulevé de profondes interrogations aussi bien à l'intérieur qu’à l'extérieur de la Tunisie, quant au processus démocratique engagé dans le pays », ajoute le communiqué.

« Une loi électorale inclusive doit être adoptée rapidement, et devrait garantir la participation la plus large possible aux élections législatives prévues en décembre prochain, laquelle participation devrait inclure ceux qui se sont opposés ou ont boycotté le référendum sur le projet de Constitution », a indiqué Blinken.

Mardi, le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Farouk Bouaskar, a indiqué que « La Constitution a bénéficié de la confiance de 94,60 % des 2 630 094 électeurs (30,5% des électeurs inscrits) qui ont participé au vote référendaire sur un total de 9 278 541 électeurs inscrits ».

Bouaskar a ajouté, au cours d'une conférence de presse, que « 5,4% seulement des votants ont rejeté le projet de Constitution ».

Ce référendum constitue un jalon d'une série de mesures d'exception imposées par le président de la République, Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet 2021, qui avait, entre autres, limogé le Chef du gouvernement, dissous le Conseil supérieur de la magistrature et le Parlement, légiféré par voie de décrets et décidé de la tenue d'élections législatives anticipées, le 17 décembre prochain.

Source : AA

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