Guerre en Ukraine : au moins 23 morts à Vinnytsia, bombardée par l’armée russe, le secrétaire général de l’ONU « atterré »

Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, s’est dit « atterré » et l’Union européenne (UE) a dénoncé de nouvelles « atrocités », jeudi 14 juillet, après des frappes russes sur Vinnytsia, une ville du centre de l’Ukraine, qui ont fait au moins 23 morts, plus tôt dans la journée. Les images publiées par le service d’Etat pour les situations d’urgence ukrainien montraient des dizaines de carcasses de voitures calcinées et un immeuble d’une dizaine d’étages ravagé par l’explosion et l’incendie ayant suivi dans cette ville de 370 000 habitants, située bien à l’ouest de la capitale Kiev, loin des lignes de front. L’attaque a fait près d’une centaine de blessés.

Selon l’armée ukrainienne, « trois missiles » ont touché le parking et cet immeuble commercial du centre de la ville, abritant des bureaux et des petits commerces. Ils ont été tirés depuis des sous-marins en mer Noire, a précisé le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouri Ihnat.

« Chaque jour, la Russie tue des civils, tue des enfants ukrainiens, tire des missiles sur des cibles civiles où il n’y a rien de militaire. Qu’est-ce que c’est, si ce n’est un acte ouvertement terroriste ? », a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

« Comportement barbare »

L’UE a fustigé le « comportement barbare » de la Russie. « Ces atrocités à Vinnytsia sont les dernières d’une longue série d’attaques brutales visant les civils et les infrastructures civiles », ont déclaré dans un communiqué le chef de la diplomatie de l’Union, Josep Borrell, et le commissaire européen à la gestion des crises, Janez Lenarcic. « Il ne peut y avoir aucune impunité pour les violations et crimes commis par les forces russes et leurs responsables politiques. »

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, présent à La Haye pour une conférence sur les crimes commis en Ukraine organisée par la Cour pénale internationale (CPI), la Commission européenne et les Pays-Bas, a dénoncé un nouveau « crime de guerre russe ». Dans une intervention en visioconférence, Volodymyr Zelensky a appelé à la création d’un « tribunal spécial » chargé de juger « les crimes de l’agression russe contre l’Ukraine ».

Les bombardements au quotidien

Le ministère russe de la défense, cité sur Telegram par la rédactrice en chef du groupe de médias public Rossia Segodnia, Margarita Simonian, a affirmé, de son côté, avoir visé, à Vinnytsia, « la Maison des officiers, où des nazillons avaient été déployés ». Cette frappe massive n’est pas sans rappeler le bombardement russe, dimanche, d’un immeuble d’habitation à Tchassiv Yar, dans l’est de l’Ukraine. Le bilan a été réévalué à quarante-huit morts au moins, dont un enfant, a déclaré Volodymyr Zelensky, mercredi soir, qualifiant cette attaque de l’une des plus « brutales de toute la guerre ».

Dans ce contexte, sur toute la ligne de front, l’armée russe ne relâchait pas sa pression, ces derniers jours. Les villes de Siversk, Bakhmout et Mykolaïv ont été visées. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, Serhi Haïdaï, la Russie a tiré des roquettes et bombardé des zones habitées à la frontière de la région de Louhansk et de la région de Donetsk. « Les attaques massives d’artillerie et de mortier se poursuivent. (…) Les Russes tentent de percer vers Siversk et d’ouvrir la voie vers Bakhmout, c’est pourquoi ils détruisent tout ce qui se trouve devant eux », écrit-il sur Telegram.

Depuis plusieurs semaines, les bombardements russes loin des lignes de front étaient relativement rares. Mais la guerre fait désormais rage autour de villes comme le port stratégique de Mykolaïv (Sud), proche de la mer Noire, qui a été touché tôt jeudi matin par une « attaque massive de missiles » pour le deuxième jour d’affilée. 

« Deux écoles, des infrastructures de transport et un hôtel ont été endommagés », a déclaré la présidence dans son briefing matinal quotidien. Les images diffusées par les autorités locales montrent les restes d’un bâtiment détruit par un bombardement, les travailleurs municipaux ramassant les débris éparpillés par l’attaque.

L’Ukraine a, de son côté, lancé depuis plusieurs semaines une contre-offensive pour reprendre Kherson, unique capitale d’oblast contrôlée par Moscou depuis le 24 février. Si la ligne de front reste relativement stable, ces attaques sont de plus en plus puissantes, avec de nouveaux systèmes de roquettes américains et européens, ciblant les dépôts d’armes.

Source : Le Monde avec AFP

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