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- Le 22 Novembre 2024
Les atrocités ont été commises dans la caserne militaire de Campo de Mayo contre 350 personnes, dont des femmes enceintes et des ouvriers de l’industrie automobile.
Un funeste épisode de l’histoire argentine est en train de se conclure devant les tribunaux. La justice argentine a condamné mercredi à la prison à vie dix anciens militaires et policiers pour des crimes commis sous la dictature (de 1976 à 1983). Ils ont été reconnus coupables notamment d’homicides, d’enlèvements, de tortures et de viols. La lecture de la décision unanime du tribunal a été suivie par les accusés par vidéoconférence, tandis que la salle d’audience était remplie de proches des victimes et de membres d’organisations de défense des droits humains.
Parmi les 350 victimes, il y avait quatorze femmes enceintes dont les enfants ont été volés après leur naissance. Dans la caserne militaire Campo de Mayo, épicentre de ces crimes, des femmes enceintes détenues illégalement accouchaient dans des conditions inhumaines avant de disparaître. L’organisation des Grands-mères de la place de Mai estime que pendant la dictature, quelque 400 bébés sont ainsi nés en captivité avant d’être remis à d’autres parents. Seuls 130 ont retrouvé leur identité d’origine.
La liste des victimes comprenait également de nombreux travailleurs et délégués syndicaux d’usines situées dans la zone industrielle au nord de Buenos Aires, dont les constructeurs automobiles Mercedes Benz et l’américain Ford.
Nombreuses condamnations depuis 2006
Le procès a débuté en 2019 et s’est tenu en grande partie à distance en raison de la pandémie de Covid-19. Au départ il y avait 22 accusés, mais deux sont morts pendant la procédure. La plupart avaient déjà été condamnés dans d’autres procès pour crimes contre l’humanité.
L’ancien général Santiago Riveros, 98 ans, est le plus haut gradé condamné mercredi à la réclusion à perpétuité. Il avait été condamné lundi à une autre peine de prison à vie, avec trois autres soldats, pour sa responsabilité dans les « vols de la mort », qui consistaient à jeter à la mer des détenus drogués, depuis des avions décollant de Campo de Mayo.
L’ancien président de la junte militaire Reynaldo Bignone, ancien commandant de cette caserne, mort en 2018, avait lui aussi déjà été condamné pour des crimes perpétrés à Campo de Mayo.
Depuis l’annulation, en 2006, des lois d’amnistie, 278 sentences ont été prononcées pour crimes contre l’humanité dans tout le pays. Elles ont concerné 1 070 personnes condamnées, dont de nombreuses à la réclusion à perpétuité.
Source : Le Monde avec AFP