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- Le 22 Novembre 2024
L'OTAN, dont le sommet à Madrid s'achève jeudi, a promis de soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire face à la "cruauté" de la Russie, un soutien dénoncé par le président russe qui a fustigé les "ambitions impérialistes" de l'Alliance.
En marge de la rencontre dans la capitale espagnole, Londres et Washington ont renforcé leur aide, militaire et économique, à l'Ukraine.
"C'est un sommet spécial, un sommet de transformation, l'Alliance change sa stratégie dans la réponse aux politiques anti-européennes agressives de la Russie", s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, après avoir "appelé les pays de l'OTAN à accélérer la livraison à l'Ukraine de systèmes de missiles de défense et d'augmenter significativement la pression sur l'Etat terroriste".
Dans une déclaration commune, les pays membres de l'OTAN ont précisé s'être mis d'accord sur un nouveau plan d'aide passant par la "livraison d'équipements militaires non létaux" et par un renforcement des défenses ukrainiennes contre les cyber-attaques. "L'épouvantable cruauté de la Russie provoque d'immenses souffrances humaines et des déplacements massifs", ont-ils écrit, estimant que Moscou portait "l'entière responsabilité de cette catastrophe humanitaire". Les aides devraient alors se poursuivre dans les mois à venir.
"L'Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu'il le faudra", a déclaré mercredi le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, évoquant une "obligation morale et politique" pour l'Alliance atlantique. L'organisation a aussi validé son élargissement à la Suède et la Finlande.
"Hégémonie"
En conférence de presse à Achkhabad, la capitale turkmène, M. Poutine a fustigé l'attitude des Occidentaux. "Les pays leaders de l'OTAN souhaitent (...) affirmer leur hégémonie, leurs ambitions impériales", a-t-il accusé. "L'appel à l'Ukraine à poursuivre les combats et à refuser les négociations ne fait que confirmer notre hypothèse que l'Ukraine et le bien du peuple ukrainien, ce n'est pas l'objectif de l'Occident et de l'OTAN, mais un moyen de défendre leurs propres intérêts", a affirmé le président russe.
Dans une nouvelle feuille de route stratégique adoptée lors du sommet de Madrid, l'OTAN désigne la Russie comme "la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés". "Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d'une attaque contre la souveraineté ou l'intégrité territoriale des alliés", prévient ce document, qui n'avait pas été révisé depuis 2010.
Les pays de l'OTAN ont validé un renforcement de leur présence militaire sur le flanc oriental de l'Alliance, qui va porter à plus de 300.000 militaires les effectifs de ses "forces à haut niveau de préparation".
La promesse de soutien des Occidentaux s'est aussi concrétisée par l'annonce, mercredi, par Londres du déblocage d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros) d'aide supplémentaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de défense anti-aérienne et des drones.
"Alors que Poutine ne parvient pas à réaliser les gains qu'il avait prévus et espérés, et que la futilité de cette guerre devient évidente pour tous, ses attaques contre le peuple ukrainien sont de plus en plus barbares", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, dans un communiqué.
"Bombardement ininterrompu"
Cette nouvelle somme porte à 2,3 milliards de livres l'aide militaire britannique à Kiev, selon Downing Street.
De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé le versement d'une tranche de 1,3 milliard de dollars d'aide économique, dans le cadre d'un plan de soutien de 7,5 milliards promis par Washington en mai, alors que le déficit budgétaire ukrainien se creuse de 5 milliards de dollars par mois.
Sur le terrain, l'Ukraine a subi de nouvelles attaques meurtrières contre des civils, notamment à Mikolaïv (sud), où, selon M. Zelensky, un missile hypersonique a visé un immeuble résidentiel, tuant au moins cinq personnes. Deux jours auparavant, au moins 18 personnes avaient trouvé la mort dans le bombardement d'un centre commercial bondé de Krementchouk, à 330 kilomètres au sud-est de Kiev, selon le gouvernement ukrainien.
M. Poutine a nié mercredi toute responsabilité dans cette attaque. "Notre armée ne frappe aucun site d'infrastructure civile. Nous avons toutes les possibilités de savoir où se trouve quoi", a-t-il assuré.
Dans le Donbass, la ville de Lyssytchansk "vit sous un bombardement ininterrompu de toutes sortes d'armes", a déploré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, estimant que 15.000 civils restent dans la cité. Il s'agit de la dernière grande ville à conquérir pour les Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du bassin industriel du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.
Selon l'agence russe Ria Novosti, les forces de Moscou et les séparatistes pro-russes revendiquaient jeudi matin la prise de la raffinerie de la ville. Toutefois, l'état-major de l'armée ukrainienne affirmait dans le même temps que les combats continuaient autour de ce site, alors que les forces russes tentent aussi de bloquer les accès à la ville.
Par ailleurs, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir récupéré 144 soldats, dont 95 "défenseurs d'Azovstal" à Marioupol dans le cadre du "plus gros échange (de prisonniers avec Moscou) depuis le début de l'invasion russe". "Parmi eux se trouvent 43 militaires du régiment Azov", une unité intégrée depuis plusieurs années à l'armée ukrainienne mais que Moscou qualifie de "nazie", a ajouté le service de renseignement ukrainien.
Source : AFP