La Chine lance le « Fujian », son troisième porte-avions

Sa mise à l’eau survient au milieu de vives tensions sino-américaines autour de Taïwan. Hostile au rapprochement entre l’île et les Etats-Unis, la marine chinoise a plusieurs fois fait passer ses porte-avions par le détroit de Taïwan.

Après le Liaoning et le Shandong, le Fujian. La Chine a officiellement lancé, vendredi 17 juin, le Fujian, son troisième porte-avions, lors d’une cérémonie organisée à l’occasion de la mise à l’eau du bâtiment dans un chantier naval de Shanghaï, a annoncé l’agence officielle Chine nouvelle.

Avec le Shandong, admis au service actif en décembre 2019, c’est le deuxième porte-avions à être entièrement fabriqué par la Chine. Le premier porte-avions chinois, le Liaoning, a été construit par l’ex-URSS et racheté à l’Ukraine. Il avait été admis au service actif en 2012 et a essentiellement servi de plate-forme d’entraînement. Les connaissances accumulées ont ensuite servi à la construction du Shandong, navire à propulsion classique (et non nucléaire) qui peut embarquer environ une quarantaine d’avions, selon des experts. 

Le Fujian est censé être bien plus avancé technologiquement que ses prédécesseurs. Comme eux, il porte le nom d’une province chinoise. Il ne sera remis aux forces navales qu’à l’issue de plusieurs tests en mer. Chine nouvelle n’a pas précisé la date prévue pour l’entrée en service du bâtiment, mais elle ne sera pas immédiate et devrait intervenir ces prochaines années.

La télévision publique CCTV a montré des centaines de membres de la marine en chemise, casquette et pantalon blanc applaudir en rang, devant le porte-avions décoré de guirlandes et de fanions sous la musique d’une fanfare.

Message de puissance aux riverains du Pacifique

Avec un tel navire, elle envoie également un message de puissance aux Etats-Unis, aux autorités taïwanaises et aux riverains de la mer de Chine méridionale. Sa mise à l’eau survient au milieu de vives tensions sino-américaines autour de Taïwan, l’île peuplée de 24 millions d’habitants que la Chine considère comme son territoire historique. Hostile au rapprochement des Taïwanais avec les Etats-Unis ces dernières années, la marine chinoise a plusieurs fois fait passer ses porte-avions par le détroit de Taïwan, qui sépare le continent chinois du territoire insulaire. 

Ce nouveau navire devrait également être perçu avec méfiance par les pays riverains (Japon, Philippines, Vietnam notamment), avec lesquels le géant asiatique a des différends territoriaux en mer de Chine orientale ou méridionale. La Chine a des intérêts économiques croissants à l’étranger, qu’elle sera amenée à vouloir sécuriser.

Les principales évolutions de ce troisième porte-avions chinois par rapport aux deux précédents sont qu’il est bien plus grand et qu’il dispose d’un système de catapultage, selon Chine nouvelle. Les premiers porte-avions chinois n’avaient qu’un tremplin d’envol, mais le catapultage permet aux avions d’emporter une plus grande réserve de carburant et d’armement. Le système de catapultage sera électromagnétique, a souligné Chine nouvelle, une technique de pointe.

Selon Janes, l’agence de référence pour les informations militaires, les Etats-Unis sont de loin premiers pour le nombre de porte-avions actuellement en service (11), devant la Chine (2), le Royaume-Uni (2), la Russie (1), la France (1), l’Italie (1), l’Inde (1) et la Thaïlande (1).

Source : Le Monde avec AFP

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