Amnesty : les enfants des Ouïghours vivants en exil sont placés dans des orphelinats

Amnesty appelle la Chine à libérer les enfants ouïghours maintenus de force dans ces orphelinats sans le consentement de leurs parents.

Selon Amnesty International, la Chine place dans des orphelinats les enfants des Ouïghours, minorité opprimée, qui vivent en exil.

Dans un nouveau rapport publié vendredi, Amnesty a appelé la Chine à libérer les enfants ouïghours qui sont maintenus de force dans des orphelinats sans le consentement de leurs parents.

Dans ce rapport, des parents vivant en exil et affirmant que leurs enfants ont été placés dans des orphelinats ont témoigné auprès du groupe de défense des droits de l'homme.

Mihriban Kader et Ablikim Memtinin ont déclaré qu'en 2016, lorsqu'ils ont fui le Xinjiang vers l'Italie - où vit la communauté ouïghoure la plus importante - ils ont confié leurs quatre enfants à la garde temporaire de leurs grands-parents.

Peu après, la grand-mère a été placée dans un camp, a relaté la mère de famille, Kader.

"Nos autres proches n'ont pas osé s'occuper de mes enfants après ce qui était arrivé à mes parents", a-t-elle dit, ajoutant : "Ils avaient peur d'être envoyés dans des camps, eux aussi".

En 2019, Kader et Memtinin ont obtenu une autorisation des autorités italiennes permettant à leurs enfants de les rejoindre, mais ces derniers ont été appréhendés en chemin par la police chinoise et placés dans un orphelinat, a indiqué le groupe.

"Maintenant, mes enfants sont entre les mains du gouvernement chinois et je ne suis pas sûre de pouvoir les revoir de mon vivant", a déclaré la mère.

Omer et Meryem Faruh, qui ont fui en Turquie en 2016 après que la police eut exigé qu'ils remettent leurs passeports, ont confié leurs deux enfants aux soins des parents de Meryem, chez eux, car ils n'avaient pas de documents de voyage, a indiqué Amnesty.

Plus tard, ils ont appris que leurs proches avaient été envoyés dans des camps d'internement, et ils n'ont plus entendu la voix de leurs enfants depuis, a ajouté Amnesty.

Alkan Akad, chercheur d'Amnesty International sur la Chine, a déclaré que la campagne de détention massive menée par la Chine dans le Xinjiang a placé les familles séparées dans une situation impossible, ajoutant que leurs parents risquent d'être persécutés et détenus arbitrairement s'ils tentent de rentrer chez eux pour s'occuper de leurs enfants.

La région du Xinjiang abrite environ 10 millions de Ouïgours. Cette communauté turque musulmane, qui représente environ 45 % de la population du Xinjiang, accuse depuis longtemps les autorités chinoises de discrimination culturelle, religieuse et économique.

Selon des responsables américains et des experts des Nations unies, jusqu'à un million de personnes, soit environ 7 % de la population musulmane du Xinjiang, ont été incarcérées dans un réseau de camps de "rééducation politique", qui ne cesse de s'étendre.

Source : AA

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