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- Le 22 Novembre 2024
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) estime que le rapport iranien sur l’écrasement d’un avion de ligne abattu par les Gardiens de la révolution en janvier 2020 n’explique pas pourquoi cette tragédie s’est produite.
La présidente du conseil d’administration du BST, Kathy Fox, a déclaré jeudi que dans le rapport final du Bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs de l’Iran, il n’y avait aucune explication détaillée ni preuve sur les facteurs sous-jacents qui ont poussé des militaires iraniens à tirer deux missiles sol-air sur le vol 752 des lignes aériennes Ukraine International.
Les 176 personnes à bord du Boeing ont été tuées, dont 55 citoyens canadiens, 30 résidents permanents et des dizaines d’autres passagers à destination du Canada.
Le BST ne croit pas que les résultats de cette enquête réduiront à l’avenir les risques que courent les compagnies aériennes commerciales dans l’espace aérien iranien.
Il est inhabituel pour le BST de commenter les résultats d’un rapport sur un incident survenu dans un autre pays. En vertu des règles de l’aviation civile internationale, c’est le pays où l’incident a eu lieu qui est responsable de l’enquête. Mais Mme Fox a qualifié jeudi la situation d’«inédite», compte tenu du fait «que l’enquête a été menée par l’État dont les forces militaires étaient en cause dans l’événement, de même que de l’impact de l’événement au Canada».
Le rapport final de l’Organisation de l’aviation civile iranienne a imputé à une «erreur humaine» le fait que des Gardiens de la révolution ont abattu l’avion de ligne quelques minutes après son décollage de Téhéran, le 8 janvier 2020. Le gouvernement canadien a rejeté catégoriquement ce rapport d’enquête, mercredi, le qualifiant d’«incomplet» et dépourvu de «faits ou preuves tangibles».
Pourquoi garder l’espace aérien ouvert ?
L’Organisation de l’aviation civile iranienne a conclu qu’un opérateur militaire avait tiré deux missiles sol-air après avoir identifié à tort le Boeing 737-800 comme une «cible hostile» — et bien qu’il n’ait pas obtenu le feu vert de ses supérieurs, à l’encontre de la procédure. Mais selon Mme Fox, l’Iran n’a pas fourni de preuves tangibles pour étayer ce scénario, même s’il s’agit d’«une explication plausible de ce qui s’est produit».
Un groupe représentant les familles des victimes a également rejeté les conclusions du rapport iranien comme criblées d’incohérences et de «fabrications», qui sont «manifestement insuffisantes» pour expliquer les deux tirs de missiles.
L’Iran avait d’abord nié toute responsabilité dans l’«accident», mais trois jours plus tard, Téhéran admettait que l’appareil à destination de Kiev avait été abattu «par accident» après avoir été pris pour un missile, au milieu de tensions accrues avec les États-Unis dans la région. Cet aveu est toutefois venu après que des images vidéo apparues sur les réseaux sociaux semblaient montrer au moins un missile frapper l’avion de ligne.
Quelques heures avant la tragédie, l’Iran avait lancé des missiles sur deux bases militaires américaines en Irak, en représailles à l’exécution par un drone américain du général iranien Qassem Soleimani près de l’aéroport de Bagdad, sur ordre du président Donald Trump. Or, selon Mme Fox, le rapport iranien n’explique que partiellement pourquoi l’espace aérien est resté ouvert et actif pour les compagnies aériennes commerciales après ces opérations militaires.
«Il n’explique aucun des facteurs sous-jacents à l’origine du lancement des missiles vers le vol PS752, la cause déclarée de cette tragédie, conclut Mme Fox. En bref, le rapport indique ce qui s’est produit, mais n’explique pas pourquoi cet événement s’est produit.»
Ralph Goodale, l’ancien ministre libéral de la Sécurité publique qui a été nommé conseiller spécial du Canada pour la réponse à cette tragédie, a qualifié le rapport iranien de peu convaincant, de «n’importe quoi» et d’«insultant» pour les proches des victimes.
La Grande-Bretagne, l’Ukraine, l’Afghanistan et la Suède ont aussi perdu des ressortissants dans cette tragédie. Ces pays ont formé une coalition avec le Canada pour traiter avec l’Iran, exigeant des indemnités et un rapport plus transparent sur ce qui s’est réellement passé ce mercredi 8 janvier 2020.
Source : lactualite