Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
L’Assemblée législative de transition a autorisé lundi, le gouvernement burkinabè à prendre des mesures par ordonnance dans le cadre des affaires liées aux nécessités de la défense nationale.
L'habilitation accordée couvre la période allant du 16 mai 2022 au 15 mai 2023 et cette loi devrait permettre, entre autres, au gouvernement de "prendre des mesures nécessaires aux actions de défense et de sécurité du territoire en conformité avec les textes en vigueur et aux forces engagées de mieux organiser et opérationnaliser la lutte contre le terrorisme et la protection des civils dans les zones à forts déficits sécuritaire", a écrit l’Assemblée législative de Transition dans une note publiée à l’issue du vote.
Dans ses motifs, le ministre en charge de la Justice, Me Barthélémy Kéré, a expliqué que cette loi vise à permettre au gouvernement de lutter efficacement contre le terrorisme, car le pays est depuis environ sept ans la cible d’attaques terroristes aux conséquences désastreuses, menaçant ainsi la survie de la nation.
"Les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sont engagés sur des théâtres d’opérations sur le territoire national et la nécessité de renforcer les exigences de l’Etat de droit commande la mise en œuvre de moyens juridiques constitutionnels afin que dans le cadre des opérations militaires, le gouvernement puisse être habilité à prendre des mesures dans le domaine de la loi", a-t-il dit.
Il a soutenu que l’élaboration de la loi a connu un processus participatif et qu’elle visait à permettre au gouvernement, de prendre par voie d’ordonnances, les mesures dans les matières relevant normalement du domaine de la loi, en vue de mieux organiser la lutte contre le terrorisme et de protéger les populations civiles.
"L’objectif principal du gouvernement c’est de pouvoir intervenir rapidement sur les questions de défense nationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la défense du territoire dans le sens de la reconquête de l’intégrité de notre territoire. C’est de voir en fonction de l’analyse militaire de la situation, ce qui peut être fait en urgence dans le sens de contrer les terroristes et de défendre les populations civiles", a expliqué le ministre de la Justice pour qui cette loi "n’est pas un chèque en blanc qui est donné au gouvernement".
Seul député à voter contre cette loi, sur 71 députés, Dr Arouna Louré, a expliqué au journal en ligne "Burkina24" que cette loi remet en cause les libertés.
"En ces temps de crise sécuritaire majeure, l’on demande aux députés de la transition de ne pas pouvoir légiférer directement sur la question, mais de donner une habilitation au gouvernement en la matière", a-t-il déploré.
Vendredi, lors d’un point de presse, les organisations professionnelles des médias burkinabè avaient déjà annoncé leur opposition à cette nouvelle loi.
"Nous ne voyons pas quels problèmes l’adoption de cette loi pourrait résoudre que les autres lois actuelles ne peuvent régler. Les journalistes partent dans les zones où personne ne part pour sortir des informations. Les journalistes, quoi qu’on dise, participent à cette lutte", a déclaré leur porte-parole, Guezouma Sanogo, ajoutant que depuis 2019, les autorités, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, veulent verrouiller les espaces de liberté.
Source : AA