Poutine propose d'exporter les céréales ukrainiennes à partir de ports sous contrôle russe

e président russe, Vladimir Poutine, a proposé, ce vendredi, d’utiliser les ports sous contrôle de la Russie en Ukraine, comme solution alternative pour exporter les céréales ukrainiennes.

Dans une déclaration à la chaîne Russia 24, Poutine a évoqué la possibilité d'exporter les céréales via les ports ukrainiens de Marioupol et de Berdiansk, situés sur la mer d'Azov, qui donne accès à la mer Noire.

"Nous sommes prêts à offrir un passage sécurisé aux navires étrangers utilisant ces ports", a-t-il assuré.

Le président russe a imputé aux États-Unis la responsabilité de la crise alimentaire, ajoutant : "Depuis février 2020 jusqu’à la fin 2021, la masse monétaire aux États-Unis a augmenté à 5,9 billions de dollars, c'est un fait sans précédent, étant donné que la masse monétaire totale a augmenté de 38,6 %".

Poutine a souligné que certains responsables américains ont reconnu cette erreur, qui a provoqué une augmentation des prix des denrées alimentaires. Et le président russe d’ajouter : "La deuxième erreur concerne les mesures prises par l'Europe dans le secteur de l'énergie".

Selon Poutine, l'augmentation des cours du gaz naturel a entraîné une augmentation des prix des engrais, et d’expliquer : "Nous avons alerté contre les conséquences de cette décision, et cela n’a rien à voir avec l'opération militaire que la Russie mène dans la région du Donbass".

La Russie et la Biélorussie représentent à elles seules 45 % du marché mondial des engrais, a déclaré Poutine, et d’ajouter : "Cette quantité est énorme, dès qu'il est devenu évident que nos engrais ne seraient pas présents sur le marché mondial, les prix des engrais et des denrées alimentaires ont immédiatement augmenté, car sans engrais, il n'y aurait pas une production agricole suffisante".

Poutine a souligné que la Russie n'est en rien à l’origine de toutes ces répercussions, et que "nos partenaires ont commis de nombreuses erreurs, et maintenant, ils recherchent un bouc émissaire, et il ne fait aucun doute que, pour eux, la Russie est la meilleure candidate pour endosser ce rôle".

Il existe différentes solutions alternatives pour exporter des céréales depuis l'Ukraine, selon le président russe, ajoutant que le transport via la Biélorussie représente la plus simple et la moins coûteuse de ces solutions, à condition de lever les sanctions occidentales contre ce pays.

Poutine a aussi ajouté qu'il existe d’autres voies alternatives, à savoir les ports ukrainiens après leur déminage, ou les ports de la Pologne, de la Roumanie et les ports sous contrôle de la Russie (en Ukraine).

Les États-Unis avaient levé leurs sanctions contre la Russie dans le secteur des engrais après avoir constaté leur erreur, a affirmé Poutine.

"Mais l'Europe n'a pas fait de même, et quand ils s’entretiennent avec moi, ils disent qu'il faut faire quelque chose, mais ils ne font qu’aggraver la situation", a-t-il ajouté.

Vladimir Poutine a critiqué les sanctions imposées à la Russie, et plus particulièrement celles qui portent sur les secteurs de l'alimentation et des engrais. "C'est une politique stupide, qui mène à une impasse", a fustigé Poutine.

Le président russe a également critiqué les informations exagérées concernant les parts de marché de l'Ukraine dans la production mondial des céréales, ajoutant que "800 millions de tonnes de céréales et de blé sont produites chaque année dans le monde. On dit que l'Ukraine peut actuellement exporter 20 millions de tonnes, soit 2,5 % seulement de la production mondiale".

Dans un même contexte, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a annoncé que l’Ukraine était prête à reprendre ses exportations via le port d'Odessa, "mais la Russie pourrait utiliser la route commerciale pour attaquer la ville côtière".

"L'Ukraine est prête à créer les conditions appropriées pour la reprise des exportations, depuis le port d'Odessa", a déclaré Kuleba, dans un tweet.

"Mais la question est de savoir comment s'assurer que la Russie n'utilise pas la route commerciale pour attaquer la ville d'Odessa", a-t-il ajouté, notant que la Russie n'avait fourni aucune garantie jusqu'à présent.

Source : AA

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