Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) a indiqué, lundi soir, que le nombre de personnes tuées au Mali a connu une hausse exponentielle de près de 324%, au cours du premier trimestre 2022, par rapport au trimestre précédent.
C'est ce qu'a indiqué la mission onusienne dans son rapport trimestriel sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire dans le pays couvrant la période du 1er janvier au 31 mars 2022.
« Au total, 812 civils (543 tués, 107 enlevés/disparus, 107 blessés et 55 illégalement détenus) ont été directement affectés par les actes de violence » a déclaré la même source affirmant que « ces données représentent une augmentation de 151 pour cent comparativement au trimestre précédent (323 civils affectés, dont 128 tués, 80 enlevés/disparus et 115 blessés ».
La Minusma souligne que « la catégorie de personnes tuées est celle qui a enregistré la plus forte augmentation (324 pour cent) » notant qu'« entre le 1er janvier et le 31 mars 2022, la mission a documenté 449 incidents sécuritaires notamment dans les régions du centre (233 incidents, y compris 74 incidents pour la région de Ségou), Gao (86), Tombouctou (69) et Ménaka (37).
Elle annonce, en outre, que « la période a aussi été marquée par une série d’incidents dans la zone frontalière entre le Mali et la Mauritanie, y compris le meurtre d’environ 52 civils mauritaniens ».
« Durant cette période, la MINUSMA a recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire. Ces données documentées représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. Le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324% », explique-t-elle, sans donner le nombre exact des personnes tuées.
La Minusma note que « les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers, ont multiplié les opérations militaires de lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de l’opération Keletigui dont certaines se sont parfois soldées par des allégations graves de violations des droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire ».
Ainsi, dit-elle, « sur la période concernée, 320 violations de droits de l’homme ont été attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes alors qu’au dernier trimestre de l’année 2021 seulement 31 violations leur étaient imputables ».
La Minusma souligne que « les régions du centre (Bandiagara, Bankass, Djenne, Koro, Mopti, Ségou) restent les plus affectées par les différents actes de violence ».
Et d'ajouter que « la situation sécuritaire s'est également considérablement détériorée dans les régions de Gao et de Ménaka en raison d’affrontements armés entre les éléments du Mouvement pour le salut de l'Azawad-Daoussahak/Groupe d'auto-défense Touareg Imghad et alliés (MSA-D/GATIA) et ceux de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et/ou d’attaques contre les populations civiles ».
« Dans le sud du pays, la situation sécuritaire est demeurée également préoccupante notamment dans les régions de Koutiala, Nara et Sikasso. La période a aussi été marquée par une série d’incidents dans la zone frontalière entre le Mali et la Mauritanie, y compris le meurtre d’environ 52 civils mauritaniens ».
En outre, la MINUSMA a rappelé que « les autorités maliennes de transition ont annoncé avoir ouvert une enquête sur les allégations des violations des droits humains signalés à Moura du 27 au 31 mars 2022 » affirmant qu' « à la date de la publication de cette note, elle n’avait toujours pas obtenu une autorisation pour conduire une enquête in situ à Moura en dépit de la requête faite en ce sens par la MINUSMA en date du 1er avril 2022 ».
Contacté mardi à propos de ce rapport, le gouvernement malien a affirmé qu'il allait réagir dans les prochaines heures.
Source : AA