Le discours public contre la guerre de la Russie en Ukraine de B. Bondarev, conseiller auprès de la mission russe de l’ONU à Genève, a fait beaucoup de bruit en Russie, notamment dans les médias de la propagande russe, qui ont pris une position extrêmement agressive.

Les autorités russes ont réagi très douloureusement à la démarche du diplomate. Très probablement le Kremlin craint que de tels discours contre la guerre sur fond des sanctions ne deviennent la norme dans le corps diplomatique russe.

Les médias russes diffusent largement une réaction très négative de D. Peskov, attaché de presse du président russe. D. Peskov a qualifié l’ancien diplomate russe à l’ONU B. Bondarev qui a démissionné à cause de la guerre en Ukraine de traître, a noté que ce diplomate s’était opposé à l’opinion consolidée du pouvoir russe: « Bondarev n’est plus avec nous, il est plutôt contre nous ».

 Le représentant du Kremlin estime que puisque B. Bondarev « condamne les actions agressives des dirigeants russes », ce diplomate s’oppose à toute la Russie. D. Peskov fait appel à l’approbation totale de la guerre en Ukraine : « Bondarev condamne les actions des dirigeants russes qui sont soutenues par la totalité de la population de notre pays ».

Dans ce contexte, les craintes de B. Bondarev pour sa sécurité deviennent compréhensibles. Compte tenu de la pratique répandue en Russie de la liquidation physique des opposants, Bondarev pourrait bien s’ajouter à la liste des « victimes de l’opposition du Kremlin ».

Alors il devient immédiatement clair que la rhétorique stalinienne de la persécution des personnes répréhensibles qui doivent être publiquement « stigmatisées » et expulsées de leurs rangs est ravivée.

I.S pour Maghreb Aujourd'hui