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- Le 22 Novembre 2024
L'Iran a perdu sept hauts responsables dans une série d'assassinats et d'actes de sabotage visant des scientifiques nucléaires et les responsables de son programme de missiles balistiques qui ont débuté en 2010.
L'attentat contre le colonel Sayyad Khodaï, membre du Corps des gardiens de la révolution iranienne, dans la rue Mujahidin-i Islam de la capitale Téhéran, a remis à l'ordre du jour les assassinats visant des responsables iraniens ces dernières années.
Le colonel Sayyad Khodaï aurait servi en Syrie au sein de la Force Quds, qui mène les opérations de renseignement militaire de l'armée des gardiens de la révolution hors d'Iran. Il a été tué le 22 mai de cinq balles qui l'ont atteint à la tête et aux mains, tirées par deux hommes armés à moto alors qu'il attendait dans sa voiture devant son domicile à Téhéran.
L'Iran accuse Israël, Tel Aviv en état d'alerte par crainte de représailles
Il s'agit de l'assassinat le plus médiatisé en Iran depuis celui du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, en novembre 2020. Le mode opératoire ressemble à celui de la chaîne d'assassinats qui a débuté en Iran, il y a environ 12 ans.
De hauts responsables iraniens, dont le président Ebrahim Raïssi et le général de division, Hossein Salami, commandant en chef des gardiens de la révolution, ont annoncé qu'Israël était à l'origine de l'assassinat et que vengeance sera faite.
Un haut responsable iranien a déclaré à Al Jazeera, "après l'assassinat, l'équilibre des conflits dans la région va changer".
Dans une déclaration faite avant sa visite à Oman hier, Ebrahim Raïssi a pointé du doigt Israël et les États-Unis à propos de l'attaque, déclarant que : "La main de la stabilité mondiale est visible dans ce meurtre. Je n'ai aucun doute que ce grand martyr sera vengé."
Les médias israéliens ont annoncé qu'après l'assassinat, l'administration de Tel Aviv était en état d'alerte dans les ambassades et les bureaux de représentation d'Israël dans le monde, "compte tenu de la possibilité d'une réponse iranienne".
La série d'assassinats a débuté en 2010
Depuis 2010, l'Iran est victime d'assassinats et de sabotages visant les hauts responsables et les scientifiques du pays.
Les assassinats visant les physiciens nucléaires impliqués dans le programme nucléaire du pays et les responsables du programme de missiles balistiques, qui inquiètent Israël et certains pays occidentaux, ainsi que les sabotages d'installations nucléaires et militaires, se poursuivent depuis près de 12 ans.
L'assassinat de Sayyad Khodaïi est le dernier en date de cette série d'assassinats et de sabotages. Elle a commencé avec le meurtre de Massoud Ali Mohammadi, professeur de physique à l'université de Téhéran, en 2010.
Ali Mohammadi, connu pour ses travaux en physique quantique et en physique des particules élémentaires, a été tué le 12 janvier à la suite de l'explosion d'une bombe placée sur une moto devant sa maison. Sa femme a également été blessée dans l'attaque. L'Iran a accusé Israël et les États-Unis d'être responsables de l'attaque. Washington avait démenti ces accusations.
Majid Jamali Fashi, reconnu coupable de l'attentat, a été arrêté en décembre 2010, avouant son rôle dans l'incident au cours de son interrogatoire. Il avait expliqué avoir été formé par l'organisation israélienne de renseignement (Mossad) à Tel Aviv et avoir commis l'assassinat au nom d'Israël, révélant que le Mossad lui avait versé 120 000 dollars pour l'assassinat. Condamné à mort par le tribunal en 2011, il a été exécuté à la prison d'Evin, à Téhéran, en 2012.
Le 29 décembre 2010, deux professeurs travaillant dans le domaine nucléaire à l'université Shahid Beheshti ont été pris pour cible. Le professeur Majid Shahriyari, qui travaillait dans le domaine de la physique quantique au sein de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, est décédé à la suite de l'explosion d'une bombe télécommandée placée dans son véhicule de voyage. Le même jour, Feridun Abbasi, professeur de physique nucléaire à l'université Shahid Beheshti, a été attaqué par la même méthode, mais a survécu à l'attaque avec de graves blessures.
Darioush Rezaeinejad, un autre physicien, a été tué le 23 juillet 2010 à Téhéran, abattu par des assaillants à moto. La femme et l'enfant de Rezaeinejad ont également été blessés dans l'attaque. Les médias iraniens ont annoncé après l'attentat que Rezaeinejad était un professeur de physique spécialisé dans le transfert de neutrons. Alors que les autorités ont déclaré que l'homme assassiné était un étudiant en électronique à l'université Hace Nasser-e-Tusi de Téhéran, les médias occidentaux ont confirmé par la suite qu'il s'agissait d'un physicien nucléaire.
Après l'attentat, Ali Larijani, alors président du Parlement iranien, a accusé les États-Unis et Israël d'"actes de terrorisme". Victoria Nuland, porte-parole du département d'État américain, a affirmé que son pays n'avait rien à voir avec l'attentat.
Décès du commandant en chef du programme de missiles balistiques
Le général de brigade Hassan Tehrani Moghaddam, l'architecte de la technologie des missiles iraniens, a été tué dans une explosion massive dans une base de missiles près de Téhéran, le 12 novembre 2011. Muqaddem et 17 soldats ont été tués, tandis qu'une grande partie de la base de missiles Shahid Mudarris, à 20 kilomètres de Téhéran, a été détruite dans l'explosion.
L'armée des gardiens de la révolution avait nié la possibilité d'un assassinat ou d'un sabotage, ajoutant que l'explosion était due à un "accident". Les médias israéliens et occidentaux, eux, avaient rapporté que Moghaddam, qui avait mis au point des missiles Shahab-3 capables d'atteindre Israël, avait été éliminé.
Le journal israélien "Yediot Ahronot" a affirmé le 14 novembre 2011 que le Mossad a mené l'attaque en question en se structurant au sein de l'Organisation des Moudjahidines du peuple, qui est considérée comme une organisation terroriste en Iran.
Mostafa Ahmadi Roshan, physicien nucléaire travaillant au centre d'enrichissement de l'uranium de Natanz, a été tué le 11 janvier 2012 par l'explosion d'une voiture piégée près de l'université Allame Tabatabai, dans l'est de Téhéran.
Son chauffeur, Reza Kashkayi, qui l'accompagnait, a également été tué dans l'attaque. Après la mort d'Ahmadi Roshan, qui serait également l'une des figures de proue du programme de missiles iranien, l'installation nucléaire de Natanz a été baptisée Centre nucléaire Ahmadi Roshan.
L'hebdomadaire américain "Time magazine" rapporté le 13 janvier 2012, citant des responsables du renseignement occidental, qu'Israël était derrière les assassinats de physiciens nucléaires iraniens, et qu'Ahmadi Roshan était la victime de cette série d'assassinats.
Assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, architecte du programme nucléaire iranien
Après l'assassinat du commandant de la Force Quds, le généralQassem Soleimani, dans une attaque américaine à Bagdad le 3 janvier 2020, l'un des plus grands événements qui a secoué l'Iran a été l'assassinat du scientifique Mohsen Fakhrizadeh, connu comme l'architecte du programme nucléaire du pays. Il a été assassinée le 27 novembre 2020 dans le quartier d'Abserd à Téhéran.
Fakhrizadeh était également un personnage clé du programme de missiles balistiques en tant que responsable de l'Agence de recherche et d'innovation du ministère de la Défense. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou l'avait nommément désigné lors d'une présentation sur le programme nucléaire iranien en 2018 en disant: "Souvenez-vous de ce nom".
Dans une déclaration faite après l'attaque, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Mohammad Djavad Zarif, a déclaré qu'il y a de sérieuses indications qu'Israël en était responsable. Le fait que l'assassinat ait eu lieu une nouvelle fois dans le centre de Téhéran a entraîné des discussions sur la faiblesse des services de renseignement. Les responsables du ministère des renseignements, affilié au gouvernement, et de l'organisation des renseignements du Corps des gardiens de la révolution se sont mutuellement accusés de ces faiblesses.
Ali Shamkhani, secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale, a déclaré le 30 novembre 2020 que l'assassinat avait été perpétré à l'aide d'un "équipement électronique". Le général de brigade Ali Fedawi, commandant adjoint de l'armée des gardiens de la révolution, avait lui annoncé le 6 décembre 2020 que l'assassinat avait été perpétré à l'aide d'une arme lourde automatique équipée d'un système satellite intelligent basé sur l'intelligence artificielle avec les traits du visage de Fakhrizadeh.
Bien qu'Israël, qui est accusé de l'attentat, n'ait pas reconnu officiellement l'assassinat, les médias occidentaux ont rapporté que l'attaque avait été menée par le Mossad.
Yossi Cohen, ancien chef du Mossad, a également déclaré à la télévision israélienne en juin 2021 que c'était "sous la supervision" du Mossad, sans assumer la responsabilité directe dans l'assassinat de Fakhrizadeh.
Source : AA