Aux Pays-Bas, le parti du premier ministre libéral Mark Rutte en tête des élections législatives

Ce résultat devrait lui permettre de diriger sa quatrième coalition gouvernementale. M. Rutte a exclu toute coalition avec le parti du député anti-islam Geert Wilders.

Le parti libéral du premier ministre néerlandais sortant, Mark Rutte, est arrivé en tête des élections législatives, mercredi 17 mars, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes. Ce résultat devrait permettre à M. Rutte de diriger sa quatrième coalition gouvernementale.

Ces sondages, actualisés à 21 h 45 (heure de Paris), créditaient le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de 36 sièges sur les 150 de la chambre basse du Parlement, contre 33 dans l’assemblée sortante. Ils attribuaient 27 sièges à D66 (centre gauche) et 17 au Parti pour la liberté (PVV) du député anti-islam Geert Wilders, avec lequel les principales formations ont d’ores et déjà exclu de former une coalition.

Ils seraient suivis par le CDA (chrétiens-démocrates) du ministre des finances Wopke Hoekstra, avec 14 sièges ; le PvdA (socio-démocrates) avec ses 9 sièges ; et les écologistes de Groenlinks et la gauche radicale du SP avec 8 sièges chacun.

Le parti du populiste Thierry Baudet, le Forum pour la démocratie, ferait de bonnes affaires en remportant également 8 sièges, contre 2 actuellement.

Ces législatives avaient été aménagées à cause de la pandémie de Covid-19, notamment en se déroulant sur trois jours, et elles étaient considérées comme un test de la gestion de l’épidémie par le gouvernement actuel. Les urnes se trouvaient dans des endroits inhabituels tels que le Musée Van Gogh à Amsterdam, des hôtels, des gares, des églises et des centres de tests aux quatre coins des Pays-Bas, où l’on pouvait parfois voter à vélo ou en voiture.

Premier ministre « Téflon »

« La campagne est différente de ce qu’elle était par rapport aux autres élections et elle est vraiment axée sur ce qui se passe actuellement », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Twan Compen, un électeur de 37 ans. Quoi qu’il arrive, le premier ministre, au pouvoir depuis 2010, reste « un peu intouchable », notait un autre électeur, Erik Spruijt, 35 ans, au terme d’une campagne « moins intense que les années précédentes ».

M. Rutte s’est dit « prudemment » optimiste avant d’aller voter. Le VVD était largement en tête dans les sondages. « Je suis fier de ce que nous avons accompli au cours des dix dernières années aux Pays-Bas », l’une des économies les plus performantes d’Europe, a déclaré M. Rutte devant les journalistes avant de voter. « La principale question lors de ces élections est de savoir qui peut le mieux mener ce pays à travers la crise du coronavirus », a-t-il ajouté.

Un nombre record de 37 partis se disputaient les 150 sièges de la Seconde Chambre, dans un paysage politique fragmenté qui oblige à des coalitions complexes. M. Rutte a exclu toute coalition avec Geert Wilders « à cause de ce qu’il a dit sur l’islam et le Coran ». Le député anti-islam a insisté pour que son parti soit invité à la table des négociations lors de la formation d’une coalition gouvernementale à l’issue du scrutin. Un des partis de la coalition actuelle, l’Appel chrétien-démocrate (CDA), du ministre des finances Wopke Hoekstra, serait en revanche à nouveau un « partenaire naturel » pour M. Rutte.

Surnommé le premier ministre « Téflon » pour sa capacité à sortir indemne des crises politiques, Mark Rutte a pourtant été contraint de démissionner en janvier après que des milliers de parents ont été accusés à tort de fraude aux allocations familiales. Son gouvernement est toutefois resté en place pour s’occuper des affaires courantes.

Source : Le Monde avec AFP

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