Les Tatars de Crimée ne soutiennent pas « l’opération spéciale » en Ukraine

Les médias russes ont diffusé des documents selon lesquels les Tatars de Crimée ont déclaré leur soutien total à la politique étrangère de la Russie et ont soutenu l’invasion à grande échelle par la Russie sur le territoire de l’Ukraine. En particulier, RIA Novosti rapporte que les Tatars de Crimée sont prêts à participer à cette « opération spéciale » de la Russie. Ces messages auraient été le résultat du congrès national des Tatars de Crimée, qui s’est tenu le 30 avril. Selon les médias russes, plus de 300 représentants du peuple tatar de Crimée, dont des fonctionnaires, des députés et des militants, y ont participé. La question centrale aurait été l’adoption d’un appel à soutenir le cours du président de la Russie sur la dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine.

En fait, le 30 avril, les autorités de la Crimée occupée, contrôlées par le Kremlin, ont organisé un congrès sur la péninsule, au cours duquel les Tatars de Crimée auraient soutenu l’agression russe contre l’Ukraine. Selon Refat Chubarov, chef du Mejlis du peuple tatar de Crimée, afin de créer un personnage de masse, la Russie a conduit de force des étudiants de l’Université d’ingénierie et de pédagogie de Crimée, ainsi que des employés des organisations budgétaires. R. Chubarov note que cette mesure n’a aucun poids politique et ne reflète pas la véritable position pro-ukrainienne des Tatars de Crimée.

Les services spéciaux de la Fédération Russe tentent une fois de plus, mais sans succès, de tromper le monde entier sur le fait que les Tatars de Crimée auraient montrer leur loyauté envers la politique du pays occupant.

Après l’occupation de la Crimée ukrainienne la Russie manipule constamment le sujet du peuple tatar de Crimée. D’un côté, une illusion de l’unité multinationale de la Russie est en train de se créer, mais de l’autre, les forces de sécurité russes mènent en Crimée la politique de répression contre les Tatars de Crimée.

L’organisation de défense des droits humains Crimea SOS annonce qu’en avril 2022 en Crimée occupée 144 Tatars faisaient l’objet de poursuites pénales à motivation politique, parmi lesquels 122 sont en prison. La plupart des prisonniers sont accusés d’extrémisme et de terrorisme. Sous ces accusations, les forces de sécurité russes en Crimée occupée procèdent à un « nettoyage » des dissidents de la Crimée: des accusations sont portées contre des citoyens pro-ukrainiens qui ne sont pas d’accord avec l’occupation de la péninsule et l’agression russe contre l’Ukraine.

La situation s’est encore compliquée après la saisie de nouveaux territoires dans le sud de l’Ukraine, où les forces de sécurité russes ont poursuivi leur politique de violation des droits et des libertés des Ukrainiens, y compris les Tatars de Crimée. La Russie a commencé à persécuter les représentants du peuple tatar de Crimée dans les régions de Zaporojyé et de Kherson.

Selon Lyudmila Denissova, commissaire du parlement ukrainien pour les droits de l’homme, l’Ukraine s’est déjà adressée à la commission d’enquête des Nations Unies sur les violations des droits de l’homme par la Russie que des experts internationaux prennent en compte. En outre, une mobilisation illégale des citoyens ukrainiens vivant dans le territoire temporairement occupé dans les rangs de l’armée russe est encore un fait de la violation non seulement du droit ukrainien, mais aussi du droit international. Le recrutement de conscrits en Crimée temporairement occupée est interdit par la quatrième Convention de Genève et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Les Crimés, que la Russie a recrutés de force dans les rangs de l’armée, sont des victimes du conflit armé, mais pas des criminels.

Autrement dit, il n’y a aucun soutien à « l’opération spéciale » russe, surtout à la guerre d’agression du côté de la Russie. Les Tatars de Crimée sont le peuple indigène de l’Ukraine, soutenant l’intégrité territoriale du pays et s’opposant catégoriquement à la guerre déclenchée par la Russie.

F.S pour Maghreb Aujourd'hui

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