Moscou donne un mois à Twitter pour supprimer 3 100 publications sous peine de blocage

Le pouvoir russe reproche au réseau social des contenus faisant l’apologie de la drogue et du suicide, mais cette menace semble plutôt fondée par des motivations politiques.

Une semaine après le « ralentissement » de Twitter ordonné en Russie, les autorités donnent désormais un mois au réseau social américain pour supprimer les contenus « illégaux » de sa plate-forme, sous peine d’être rendu complètement inaccessible dans le pays. « Si Twitter ne répond pas adéquatement à nos demandes et si les choses continuent comme ça, alors dans un mois il sera bloqué », a déclaré mardi 16 mars Vadim Soubbotine, directeur adjoint du gendarme russe de l’Internet (Roskomnadzor), à l’agence Interfax.

Les autorités ont demandé au réseau social de supprimer quelque 3 100 publications, dans un contexte où la Russie accuse Twitter de maintenir en ligne des contenus pédopornographiques, des messages incitant les mineurs au suicide, ou des informations sur l’usage de drogues. La firme américaine a quant à elle rejeté ces accusations et s’est dite « très préoccupée » par les « tentatives de bloquer et d’étrangler la conversation publique en ligne ».

Motivations politiques

Cette brouille illustre les tensions croissantes entre Moscou et les grands réseaux sociaux étrangers ces derniers mois. Le pouvoir russe dénonce leur toute-puissance et critique leur modération des contenus politiques. Ils sont accusés de laisser circuler librement des publications de soutien à l’opposant Alexeï Navalny.

Fin janvier, à la suite des rassemblements de soutien à l’opposant, le Kremlin avait ordonné à plusieurs réseaux sociaux de supprimer des messages appelant à manifester, puis s’était félicité quelques jours plus tard que 50 % des « messages illégaux » aient été modérés par YouTube, 38 % par TikTok et 17 % par Instagram. Mais le Roskomnadzor n’avait pas cité Twitter dans cette liste de réseaux sociaux ayant obéi à ses injonctions.

La plate-forme avait servi à Alexeï Navalny à la mi-janvier, à son retour sur le territoire russe, pour appeler à manifester contre le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

Source : Le Monde avec AFP

De la même section International