Un conseil islamique éthiopien a exhorté, jeudi, le gouvernement à ouvrir une enquête sur une récente attaque visant des musulmans dans la ville de Gondar, dans le nord de la région d'Amhara, et à poursuivre les auteurs de cette attaque en justice.
Plusieurs personnes auraient été tuées lors de l'attaque meurtrière menée il y a deux jours contre des musulmans dans la ville de Gondar, provoquant une onde de choc dans le pays de la Corne de l'Afrique.
Selon les informations en provenance de la ville, une échauffourée à propos d'un droit de passage dans un cimetière a dégénéré en une confrontation mortelle au cours de laquelle des dizaines de musulmans ont été tués et leurs biens détruits.
Toutefois, le gouvernement doit encore confirmer le nombre de victimes de l'attaque et l'ampleur des dégâts matériels.
Lors d'une conférence de presse tenue jeudi, le président du Conseil suprême des affaires islamiques d'Éthiopie (EIASC) a appelé à ce qu'une enquête soit rapidement menée sur ces horribles attaques. Tant les musulmans que les chrétiens d’Ethiopie ont dénoncé cette attaque sur les médias sociaux, réclamant justice pour les victimes innocentes.
"Il y a des gens qui incitent clandestinement des frères à s'entretuer tout en prêchant ouvertement la paix", a déclaré le président de l'EIASC, Hajji Mufti Omer Idriss.
"Aucune religion ne prêche le meurtre et il incombe désormais aux religieux de prêcher l'unité", a-t-il ajouté.
L'Éthiopie est une nation multi religieuse de 110 millions d'habitants, dont 35 % de musulmans.
L'Éthiopie s'enorgueillit d'avoir donné refuge aux compagnons du prophète Mahomet au 7e siècle et continue, depuis lors, à favoriser la pratique de la religion au-delà des clivages ethniques.
Au cours des dernières décennies, cependant, un certain nombre d'attaques à motivation religieuse ont été perpétrées dans le pays, menaçant la coexistence religieuse.
Hajji Mufti Idriss a également appelé les musulmans et les chrétiens à unir leurs efforts pour dénoncer les criminels de tous bords.
Source : AA
