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- Le 22 Novembre 2024
Les habitants de la banlieue nord de Port-au-Prince subissent, depuis dimanche, une guerre des gangs dévastatrice. Depuis l’automne 2020, les bandes criminelles ne cessent d’accroître leur emprise sur la capitale haïtienne.
Selon un bilan provisoire, au moins dix-huit civils ont été tués ces derniers jours à Port-au-Prince, où deux gangs s’affrontent pour le contrôle de quartiers populaires situés au nord de la capitale, a annoncé, mercredi 27 avril, la protection civile haïtienne.
Parmi ces civils « tués entre le 24 et le 26 avril » se trouvaient « une famille de huit personnes » ainsi que « trois jeunes femmes et trois enfants », précise un rapport établi par l’organisme public et transmis à l’Agence France-Presse (AFP).
« Plusieurs centaines de personnes » ont quitté cette zone d’affrontements, dont une cinquantaine qui s’est réfugiée sur une place publique « à quelques centaines de mètres de la ligne de front », selon ce document. Dormant dans des abris de fortune, elles « se trouvent exposées à des risques importants en termes de sécurité et de protection, en particulier des risques de violences basées sur le genre pour les femmes, les filles et les enfants », alerte la protection civile.
Emprise accrue des gangs
« Les hommes armés du gang 400 Mawozo ont mis le feu à ma maison » et ont « tué plusieurs de mes voisins, avant d’incendier aussi leurs maisons », a témoigné auprès de l’AFP Lucien, un habitant de la zone. « Ils violent les femmes et les filles quand ils parviennent à entrer dans une maison », a ajouté l’homme qui, par peur de représailles, a préféré ne pas donner son nom complet. Ce groupe des 400 Mawozo, puissant et redouté, avait enlevé un groupe de dix-sept personnes composé de missionnaires nord-américains et de leurs proches, dont cinq enfants, à l’automne 2021.
Longtemps cantonnés dans les zones très défavorisées du bord de mer de Port-au-Prince, les gangs ont grandement accru leur emprise à travers la ville et le pays depuis l’automne 2020, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux. Les autorités haïtiennes ne se sont pas encore exprimées sur ces violences, qui paralysent toute activité dans le nord de Port-au-Prince, et le porte-parole de la police nationale, Gary Desrosiers, n’était pas en mesure de fournir des informations à la presse, mercredi midi.
La zone où ont lieu ces violences est hautement stratégique, car elle constitue l’unique voie d’accès routier vers la moitié nord du pays, ainsi qu’entre la capitale haïtienne et la République dominicaine. Les autorités ont déjà perdu, depuis juin 2021, le contrôle du seul accès routier qui relie Port-au-Prince au Sud car, sur l’espace de deux kilomètres, la route nationale est totalement sous la maîtrise des bandes armées des bidonvilles de Martissant. Dans ce quartier pauvre, la mainmise des gangs a forcé l’organisation Médecins sans frontières à fermer l’hôpital qu’elle faisait fonctionner depuis quinze ans.
Source : Le Monde avec AFP