L'UE élabore une réponse coordonnée au "chantage" au gaz exercé par la Russie

L'Union européenne (UE) élabore une réponse coordonnée à la décision de la Russie d'interrompre ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie, que l'Union considère comme une nouvelle tentative d'utiliser le gaz comme un instrument de chantage, a déclaré, mercredi, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans un communiqué.

La compagnie énergétique russe Gazprom a annoncé, mercredi, qu'elle avait suspendu ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne en raison de leur refus de payer leurs importations en roubles.

"L'annonce par Gazprom de l'arrêt unilatéral de la livraison de gaz à des clients en Europe est une nouvelle tentative de la Russie d'utiliser le gaz comme un instrument de chantage. C'est injustifié et inacceptable et cela montre une fois de plus le manque de fiabilité de la Russie en tant que fournisseur de gaz", a déclaré Von der Leyen dans le communiqué de la Commission européenne.

Elle a affirmé que l'UE était préparée à ce scénario, qu'elle était en étroit contact avec tous les États membres pour garantir des approvisionnements alternatifs et qu'elle élaborait une réponse européenne coordonnée.

"Nous avons travaillé pour garantir des livraisons alternatives et les meilleurs niveaux de stockage possibles dans toute l'UE. Les États membres ont mis en place des plans d'urgence pour un tel scénario et nous avons travaillé avec eux de manière coordonnée et solidaire", a déclaré Von der Leyen, ajoutant qu'une réunion du groupe de coordination sur le gaz a lieu en ce moment même.

Le 31 mars, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les "pays inamicaux" devaient désormais payer leur approvisionnement en gaz en roubles suite au gel par l'UE et les États-Unis des avoirs en devises de la Banque centrale russe dans le cadre des sanctions infligées à Moscou depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février.

Poutine a déclaré qu'en gelant les avoirs de la Russie en dollars et en euros, l'Occident avait de fait saisi les paiements pour les livraisons de carburant et se les était appropriés gratuitement. Il a également déclaré qu'étant donné que de nouveaux paiements pourraient également être gelés, la Russie ne peut prendre le risque de poursuivre ses échanges en euros et en dollars.

Aux termes de la décision de Poutine, les pays occidentaux doivent ouvrir des comptes en roubles dans les banques russes pour payer le gaz.

"Les Européens peuvent être sûrs que nous sommes unis et pleinement solidaires avec les États membres concernés par ce nouveau défi. Les Européens peuvent compter sur notre total soutien", a déclaré Von der Leyen

Le géant Gazprom a prévenu, dans un communiqué publié mercredi, que si du gaz destiné à des pays tiers était détourné au profit de la Bulgarie ou de la Pologne, deux pays de transit, ces approvisionnements seraient réduits d'un volume équivalent.

Fatih Birol, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), a tweeté que le fait que Gazprom interrompe unilatéralement les livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne aujourd'hui rend plus clair que jamais que l'Europe doit agir rapidement pour réduire sa dépendance à l'énergie russe.

"L'AIE soutient fermement la Pologne et la Bulgarie dans leur réponse à cette nouvelle instrumentalisation des approvisionnements énergétiques", a-t-il souligné.

Source : AA

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