Assemblée générale de l'ONU : Justification de chaque veto du Conseil de sécurité

L'Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi une résolution exigeant que les membres permanents du Conseil de sécurité se présentent devant l'assemblée pour justifier l'exercice de leur droit de veto.

La résolution a été adoptée par consensus, ce qui signifie que les États membres n'ont pas eu à voter individuellement.

Le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Chine, France, Russie, Royaume-Uni et États-Unis - permet à chacun d'entre eux de rejeter toute résolution du Conseil s'il le souhaite. Ils n'ont jamais eu à justifier leur veto.

La résolution qui vient d'être adoptée, présentée par le Liechtenstein avec le soutien ferme des États-Unis, convoque automatiquement l'Assemblée générale si un membre permanent oppose son veto à une résolution du Conseil de sécurité.

L'idée d'ajouter la justification au droit de veto n'est pas nouvelle, mais elle a gagné du terrain dans le contexte de la guerre que mène la Russie contre l'Ukraine.

Plus récemment, la Russie a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité qui exigeait que Moscou mette immédiatement fin à son agression et retire toutes ses forces. Le projet de texte de février avait le soutien de 11 des 15 États membres du Conseil.

La Russie est l'utilisateur le plus fréquent du droit de veto. Le premier veto a été utilisé par l'Union soviétique en 1946, et la Russie a jusqu'à présent opposé son veto à 120 résolutions. Les vetos du Kremlin ont atteint un pic avec le conflit syrien de 2011. La Chine a également opposé son veto à des résolutions concernant la Syrie, notamment à des projets relatifs à l'utilisation d'armes chimiques et à des livraisons d'aide par-delà les frontières.

La Russie est suivie par les États-Unis, qui ont jusqu'à présent opposé leur veto à 82 résolutions, la plupart concernant Israël.

Le Royaume-Uni et la France n'ont pas utilisé leur droit de veto depuis 1989.

La Russie s'est fermement opposée à la résolution, déclarant dans la salle de l'Assemblée générale que ce n'est pas le veto qu'il faut remettre en cause, "mais plutôt le manque de volonté de certains membres du Conseil de sécurité d'écouter et de prendre en compte l'opinion des autres."

"Le droit de veto, est certes une mesure de dernier recours, et est utilisé à un moment où les autres possibilités sont épuisées", a déclaré le représentant adjoint de la Russie auprès de l'ONU, Gennady Kuzmin.

Source : AA

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