Les médias russes diffusent l’information selon laquelle l’Occident, en particulier la Grande-Bretagne, oblige les autorités ukrainiennes à organiser la pénurie alimentaire et même encore un Holodomor pour en accuser la Russie.
Les médias russes font savoir que l’Ukraine veut exporter en Angleterre les restes des produits agricoles stockés dans la réserve d’État. Les journalistes russes affirment que les exportations agricoles vers l’Europe devraient entraîner la famine en Ukraine.
C’est un mensonge sale. En fait, la situation est complètement différente et ce n’est pas l’exportation des produits agricoles vers l’Europe qui peut conduire à la famine, mais les actions militaires de la Russie en Ukraine. Quant à l’exportation des produits agricoles, il s’agit des excès agricoles de la récolte de l’année dernière qui devaient être exportés, selon le Premier ministre ukrainien, ce printemps. C’est avant tout de l’argent pour les agriculteurs qu’ils doivent utiliser pour les nouvelles semailles, le loyer et d’autres besoins (l’achat de carburant diesel, de semences, d’engrais, de produits phytosanitaires et pour le paiement des salaires).
Ce nest pas l’exportation des produits agricoles vers l’Europe qui peut provoquer une famine, mais les actions militaires de la Russie en Ukraine. Ainsi, les troupes russes avaient endommagé au moins six greniers en Ukraine. Ce sont des actions délibérées de la Russie, car les greniers ne constituent aucune menace pour la Fédération Russe, le matériel militaire n’y est pas stocké. Il s’agit de la sécurité alimentaire non seulement en Ukraine, mais dans le monde entier. En outre, selon le département d’État américain, la marine russe bloque dans la région de la mer Noire plus de 90 navires civils, conçus pour transporter des céréales et d’autres denrées alimentaires. La Russie a déjà bombardé au moins trois navires civils transportant des marchandises des ports de la mer Noire. En conséquence, cela pourrait affecter négativement le secteur alimentaire en Europe même, car environ 30 % des exportations mondiales de blé, 20 % du maïs et 75 % de l’huile végétale proviennent de la région de la mer Noire.
Selon Human Rights Watch, la crise alimentaire s’est déjà aggravée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à cause de l’agression russe en Ukraine. En particulier, le Liban reçoit 80 % de son blé de l’Ukraine; l’Egypte achète du blé, ainsi que de gros volumes d’huile végétale; la Libye importe plus de 40 % du blé; la Turquie importe 90 % du blé de l’Ukraine. En raison du blocage des ports maritimes par la Russie l’Ukraine a commencé à exporter des céréales vers l’UE par le chemin de fer. Les négociants ont déjà effectué les premières livraisons du maïs ukrainien aux pays de l’UE. Autrement dit, l’Ukraine met tout en œuvre pour prévenir la crise alimentaire et assurer l’approvisionnement d’autres pays dont le bien-être dépend des produits agricoles ukrainiens en utilisant les chemins européens. Une autre complication de la situation alimentaire est possible à la suite des actions militaires de la Russie sur le territoire de l’Ukraine.
M.S pour Maghreb Aujourd'hui
