La majorité des membres du Conseil de sécurité de l’ONU soutiennent la trêve proposée par Guterres en Ukraine

Une majorité de membres du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) ont exprimé leur soutien à l'appel du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à un cessez-le-feu en Ukraine, durant la fête chrétienne de Pâques.

C’est ce qui ressort d’une réunion du conseil, qui avait duré environ trois heures et s'est prolongée jusqu'à l'aube de ce mercredi.

Lors d'une conférence de presse tenue au siège des Nations unies à New York, ce mercredi matin, Guterres a appelé à une trêve humanitaire en Ukraine, pour une durée de quatre jours, à partir de demain, jusqu'au dimanche prochain, coïncidant avec la fête chrétienne de Pâques.

"Pâques est une saison de renouveau, de résurrection et d'espérance. C'est un temps de réflexion sur le sens de la souffrance, du sacrifice, de la mort — et de la renaissance", a déclaré le Secrétaire général.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a appelé la Russie à "accepter un cessez-le-feu humanitaire immédiatement, à s'engager dans des négociations et à respecter la Charte des Nations unies".

"Comme c'était le cas au 25 février, aujourd'hui, c'est aussi une guerre de choix. Elle peut être arrêtée immédiatement, si le président (Vladimir) Poutine décide de le faire", a-t-il déclaré dans son discours aux membres du Conseil.

Le ministre irlandais a alerté des répercussions de la guerre sur "les faibles du monde", et notamment sur les pays du Moyen-Orient, de la Corne de l'Afrique et d'Amérique latine.

La représentante permanente de Washington auprès des Nations unies, l'ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, a, pour sa part, déclaré que "le Secrétaire général des Nations unies a appelé à une trêve humanitaire pour permettre l'ouverture de couloirs humanitaires".

"C'est pourquoi je vous pose la question : les Nations unies - même le Conseil de sécurité - ne sont-elles pas concernées par cette crise ? Nous savons que le monde se tourne vers les Nations unies et se demande comment réagir face aux actions déraisonnables de la Russie", a ajouté Thomas-Greenfield.

Elle a affirmé qu’ "il est très important que les Nations unies jouent un rôle majeur... et il est important de montrer au monde que lorsque la Russie a provoqué la pire crise de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, le reste du Conseil de sécurité et l'ONU a fourni une assistance à ceux qui en avaient le plus besoin".

L'ambassadrice américaine a également appelé à lutter contre la menace de la traite des êtres humains, avertissant que "la majorité des femmes et des enfants ukrainiens, déplacés et réfugiés, courent de graves risques – de devenir les victimes de la traite, d'être exploités et de subir des violences liées au genre social. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour atténuer ces risques".

Au cours de la réunion, les représentants de la France, Nicolas de Rivière, et du Mexique, Juan Ramon de la Fuente, ont appelé la Russie à se conformer à l'appel du Secrétaire général.

"La protection des civils est une nécessité absolue. L'accès urgent de l'aide humanitaire doit être assuré", a déclaré le représentant permanent de la France, dans son discours lors de la réunion.

D'un autre côté, le représentant permanent adjoint de la Russie auprès des Nations unies, l'ambassadeur Dmitry Polansky, a déclaré que son pays faisait face aux conséquences de la détérioration de la situation en Ukraine, immédiatement après le coup d'État anticonstitutionnel, qui y avait eu lieu en février 2014, selon son expression.

Polansky a expliqué dans son discours lors de la réunion que "les pays occidentaux oublient ce qu'ils ont fait en Afghanistan, en Irak, en Yougoslavie et en Libye".

Le représentant russe a affirmé que "les délégués des pays occidentaux membres de ce conseil essaient de présenter ce qui s'est passé le 24 février comme une agression russe injustifiée et sans précédent ou une guerre choisie".

"Ils (l'Occident) prétendent hypocritement que rien de plus terrible ne s'est passé dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale, ferment les yeux sur les centaines de milliers de victimes depuis la fin de la guerre froide, oublient leurs aventures militaires en Afghanistan, en Irak, en Yougoslavie et en Libye, et dépeignent l'Ukraine comme une sorte de mouton blanc pur et innocent", a-t-il ajouté.

Polansky a souligné qu'"un tel tableau ne correspond pas à la guerre des huit ans contre la population civile dans l'est de l'Ukraine, aux nombreuses années de sabotage des accords de Minsk", selon son expression.

"Moscou distinguera soigneusement ces appels tactiques à une 'fausse paix' du désir sincère d'aider l'Ukraine à prendre les seules décisions correctes tant attendues", a soutenu le responsable russe.

Le 24 février dernier, la Russie a entamé une guerre en Ukraine, qui a suscité de vives réactions internationales et l'imposition de sanctions économiques et financières "sévères" contre Moscou.

Source : AA

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