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- Le 22 Novembre 2024
Pour l’Iran, la solution à la crise sur l’accord nucléaire devra passer par une entente avec les États-Unis, deal à même de débloquer la situation et de faire baisser la tension entre les deux pays.
La sortie de l’impasse sur l’accord nucléaire impose un compromis entre Washington et Téhéran, a déclaré hier le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, au cours d’une visioconférence organisée à Bruxelles.
“Les Européens sont habitués aux compromis. L’Iran et les États-Unis ne le sont pas. Les Américains ont l’habitude d’imposer, et nous avons l’habitude de résister. Il est donc temps de décider si nous allons tous deux faire des compromis et revenir au JCPOA (le plan d’action global commun conclu en 2015), ou si nous allons reprendre nos propres chemins”, a-t-il averti lors d’un entretien organisé par l’European Policy Centre à Bruxelles.
“Parvenir à un accord implique toujours un donnant-donnant. Le JCPOA présente des lacunes de notre point de vue, mais aussi de celui de nos partenaires occidentaux. Mais quoi qu’il en soit, c’est le meilleur accord que nous puissions avoir”, a-t-il expliqué.
“Nous sommes prêts à revenir au JCPOA dès que les États-Unis reviendront sur l’application de l’accord. C’est aussi simple que cela. Nous n’avons pas besoin de négociations supplémentaires”, a-t-il soutenu.
Téhéran campe sur ses positions.“Nous attendons (de la nouvelle administration dirigée par Joe Biden) la reprise de leurs obligations au titre du JCPOA”, a rappelé le chef de la diplomatie iranienne. À cette condition, “nous pourrons avoir de nouvelles discussions avec le P5+1.
D’ici là, nous ne voyons aucune raison d’avoir des discussions”, a-t-il affirmé, rappelant la condition posée par l’Iran pour une rencontre directe avec Washington.
L’accord signé par Téhéran à Vienne en 2015 avec les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni), ainsi que l’UE vise à empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, avec de strictes limites à son programme nucléaire censé demeurer exclusivement civil et pacifique.
La communauté internationale avait en échange levé toutes ses sanctions économiques contre l’Iran. “L’UE peut jouer un rôle très important pour revenir au JCPOA. J’espère que le E3 (France, Allemagne et Grande-Bretagne) et l’UE comprennent également qu’ici le coupable est les États-Unis, pas l’Iran”, a-t-il insisté.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui coordonne la commission conjointe du JCPOA, tente de réunir tous les acteurs autour de la table des négociations.
“L’administration américaine actuelle ou la prochaine administration ne sera pas en mesure d’obtenir un meilleur accord avec l’Iran que le JCPOA. Pas avec ce gouvernement et pas avec un futur gouvernement. C’est le meilleur accord possible”, a conclu Mohammad Javad Zarif. L’ex-président Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et a rétabli toutes les sanctions.
Joe Biden s’est dit prêt à y revenir “si” l’Iran revient également dans les clous des restrictions à son programme nucléaire, dont il a commencé à s’affranchir en réponse aux sanctions américaines. L’Iran exige comme préalable la levée des sanctions qui ont fait plonger l’économie iranienne dans une profonde récession.
Source : APS