RDC : les rebelles du M23 abandonnent les localités conquises

Les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de plusieurs localités du territoire de Rutshuru dans l’est de la République démocratique du Congo, ont annoncé, dimanche, leur retrait de celles-ci tout en attendant du gouvernement congolais la tenue un dialogue.

« La direction du mouvement informe l’opinion de sa décision de se retirer, une fois de plus, sur ses positions défensives d’avant le 6 avril 2022 pour permettre la prise en charge de ses préoccupations à travers un dialogue franc et fructueux avec le gouvernement de la République », souligne un communiqué signé par le porte-parole de la rébellion, Willy Ngoma.

Le M23 « exprime son intention de remettre au comité international de la Croix-Rouge, tous les éléments de l’armée nationale capturés sur la ligne de front en vue d’une prise en charge appropriée », ajoute-t-il, affirmant qu’il n’a jamais eu l’intention « de faire la conquête des espaces pour les administrer ».

Plusieurs villages de l'est de la République démocratique du Congo sont passés sous contrôle des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) après des affrontements avec l'armée congolaise dans la région de Rutshuru.

La ligne de front se situait, samedi 9 avril, à une dizaine de kilomètres du centre urbain de Rutshuru. Des combats étaient également signalés autour du barrage hydroélectrique de Matebe, dans le parc des Virunga.

Les rebelles du M23 occupaient de nombreuses localités comme Gisiza, Gasiza, Bugusa, Bikende-Bugusa, Kinyamahura, Rwambeho, Tshengerero, Rubavu et Basare en plus des collines stratégiques de Runyoni et Tchanzu, selon la société civile. L'armée contrôle la cité de Bunagana et le pont Rwanguba. La reprise des combats a provoqué des déplacements massifs des populations vers Rutshuru-centre et Kiwanja.

D’autres ont repris la route de l’exode et se dirigent vers l'Ouganda. Ces populations venaient pourtant de retourner chez elles, croyant au retour à la paix après l'annonce par l’armée de la reconquête des zones anciennement occupées par le M23. Le mouvement avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral la semaine dernière.

Défait en 2013, le M23 également appelé « armée révolutionnaire du Congo », dont les combattants s’étaient réfugiés en Ouganda et au Rwanda, a repris les activités militaires l’an dernier reprochant à Kinshasa le non-respect de ses engagements de paix conclus en 2013 notamment la réintégration dans la vie civile pour certains combattants, l’intégration dans l’armée pour d’autres et l’amnistie pour les combattants.

Source : AA

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